Ces groupes qui ont continué malgré la mort de leur leader

Queen

Alors que Queen est un des groupes les plus célébrés de la planète, Freddy Mercury meurt en 1991 des complications du SIDA. Le frontman, bête de scène plus que charismatique, semble totalement irremplaçable. Pourtant, les autres membres décident de poursuivre l’aventure (bien que le bassiste John Deacon ait pris sa retraite en 1997). Pendant un temps, les rumeurs évoquent George Michael pour reprendre le flambeau. Présent durant un concert hommage, avec Elton John ou Luciano Pavarotti, Michael assure sur une reprise de Somebody To Love, également présente sur la compilation « Greatest Hits ». Finalement, en 2005, c’est Paul Rodgers, ex chanteur de Free et Bad Company, qui vient former Queen + Paul Rodgers, le temps d’un album. Puis en 2012 arrive Queen + Adam Lambert, avec un chanteur américain révélé par le télécrochet American Idol en 2008. Un projet encore en activité, Brian May et Roger Taylor prévoient même de publier de nouveaux morceaux.

The Doors

Pour tout le monde, il est évident que The Doors se sont séparés en 1971, suite au décès de Jim Morrison. Mais il n’en est rien. Suite à l’acclamé « L.A. Women », Morrison annonce son abandon du rock, et part en exil à Paris en mars 1971, où il meurt au mois de juillet suivant. Entre temps, les autres membres du groupe, en particulier le pianiste Ray Manzarek et le guitariste Robby Krieger, ont enregistré quelques morceaux, attendant que Morrison vienne poser sa voix. Finalement, les deux musiciens décident de se répartir le chant solo. Courageusement, ils vont publier deux nouveaux albums en 1971 et 1972. Bien sûr, sans leur charismatique leader, plus personne ne croit au groupe, et c’est un bide.

AC/DC

En 1979, les Australiens sont aux portes du succès. Leur album « Highway To Hell » se vend bien aux États-Unis, et la formation des frères Young peut compter sur son puissant chanteur Bon Scott, à la signature vocale unique. Malheureusement, le 19 février 1980, on le retrouve mort, étouffé dans ses vomissements. Pourtant, les musiciens ne se laissent pas abattre : ils recrutent le Britannique Brian Johnson, du groupe Geordie, et publient seulement six mois plus tard « Back In Black », encore aujourd’hui le second album le plus vendu de l’histoire. C’est l'un des rares cas où la popularité du groupe grandit après un tel changement. Mais au fond, c’est comme si Scott lui-même l’avait validé : avant sa mort, il vantait déjà les mérites de Johnson au sein de Geordie.

Marquis de Sade

Si Rennes est aujourd’hui une ville associée au rock, c’est en bonne partie grâce à eux. Durant sa brève première existence, de 1977 à 1981, la formation semble avoir tout compris au post-punk, tout en propulsant la carrière de leur ami Étienne Daho. Brouillés, les deux compositeurs Frank Darcel et Philippe Pascal ont ensuite monté chacun leur groupe, avant d’enfin revenir à leur premier groupe en 2017. Suite à une tournée, un nouveau disque est envisagé, malheureusement interrompu par le décès de Pascal en 2019. Depuis, le groupe continue sous le nom raccourci de Marquis. Malheureusement, leur tournée a déjà été repoussée trois fois : par la mort du chanteur, puis la pandémie, et, dernièrement, en raison d’un problème familial d’un des membres. Une vraie malédiction.

Lynyrd Skynyrd

Après le succès de leur premier album, « Pronounced 'lĕh-'nérd 'skin-'nérd », en 1973, le groupe a propulsé le genre dit du rock sudiste, produisant de nombreux classiques du rock. Avant la tragédie en 1977 : leur avion de tournée s’écrase. Parmi les victimes, on trouve notamment trois membres du groupe : le guitariste Steve Gaines, sa sœur Cassie, choriste, et surtout le chanteur et parolier Ronnie Van Zant. C’est seulement dix ans plus tard que les membres survivants relancent la machine. Le petit frère de Ronnie, Johnny, le remplace au chant. Et, encore aujourd’hui, c’est lui qui porte le groupe, étant le dernier membre historique encore présent.

Par une triste coïncidence, les Allman Brothers, l’autre grande référence du rock sudiste, ont également connu une perte lourde. Puisqu’en 1971, Duane Allman, encore considéré comme l’un des plus grands guitaristes de l’histoire, meurt d’un accident de moto. Son frère Gregg, avec qui il avait monté le groupe seulement deux ans plus tôt, décide de poursuivre l’aventure, avec succès. Il conserve le nom du groupe, bien qu’étant le dernier Allman restant, jusqu’à sa mort en 2017.

Alice In Chains

Durant les années 1990, le succès de Nirvana ouvre la porte à toute la vague grunge. D’autres groupes de Seattle connaissent ainsi une grande popularité, comme Pearl Jam, Soundgarden et donc Alice In Chains. Ce dernier a la particularité d’avoir deux chanteurs : Layne Staley et Jerry Cantrell. Mais c’est bien Staley, et son style à fleur de peau, qui attire l’attention. Malheureusement, toute la carrière du groupe est minée par son addiction à l’héroïne, qui entraîne l’arrêt du groupe en 1996, avant une mort par overdose en 2002. Pourtant, Cantrell ne lâche pas le groupe, et, en 2005, recrute William DuVall pour remplacer Staley, enchaînant avec la publication de trois nouveaux albums.

INXS

Une nouvelle fois, le projet semble improbable. Si les Australiens d’INXS sont devenus d’immenses stars dans les années 1980, c’est avant tout grâce au chanteur et parolier Michael Hutchence. Les années 1990 sont en revanche bien plus difficiles, plongeant Hutchence dans la dépression, jusqu’à son suicide en 1997. Pourtant, ses camarades ne renoncent pas : en 1999, ils organisent quelques concerts avec le chanteur Terence Trent D’Arby. Mais surtout, ils organisent en 2005 l’émission Rock Star : INXS. Dans une sorte de Star Academy en 12 émissions, 15 candidats tentent de prendre la place d’Hutchence. C’est un certain J.D. Fortune qui remporte la mise, enregistrant un album avec le groupe, et jouant avec eux jusqu’à son renvoi en 2011, avant la séparation du groupe en 2012. Et si vous aviez encore un doute : oui, c’est glauque. Et peut-être même la pire manière de continuer un groupe.