Carnet de deuil : tous les musiciens qui nous ont quittés en 2023

Cette année, plusieurs musiciens et musiciennes ont rejoint le paradis des artistes. Certains décès, inattendus, ont marqué les esprits. On fait le bilan.
  • David Crosby - 81 ans

    On le reconnaissait à coup sûr. Avec sa moustache de morse, sa guitare acoustique et ses sachets avec de l’herbe, David Crosby était un vrai hippie. Un hippie souvent camé (il mélangeait l’héroïne et la cocaïne, pas le cocktail le plus sain de la terre) qui se fait virer des Byrds pour des discours militants sur des sujets politiques, pro-LSD voire complotistes. La suite de sa carrière oscille entre des succès avec Crosby, Stills, Nash & Young, en solo (l’album « If I Could Only Remember My Name » est une pépite) puis la descente aux enfers durant les années 70 et 80. Lors des dernières années de sa vie, il passait beaucoup de temps sur Twitter, répondant notamment aux internautes qui lui envoyaient des photos de joints parfaitement roulés.

    Tom Verlaine - 73 ans

    Le guitariste américain est directement rentré au Panthéon du rock. Les raisons ? Avec Television, Tom Verlaine a marqué un nombre incalculable de musiciens : Felt, REM, les Red Hot, Pavement, les Strokes, U2, Sonic Youth ou encore les Pixies. Avec son jeu de guitare, il a élevé le niveau. Avec « Marquee Moon », il a sorti l’un des disques majeurs du rock. Sur le disque, la tension entre les deux guitares est prenante et les oscillations entre le jazz et le rock sont parfaitement exécutées. Bref, Tom Verlaine faisait partie des meilleurs.

    Jeff Beck - 78 ans

    Et si c’était lui, le meilleur guitariste de la planète ? La question se pose, car Jeff Beck était loin d’être un manche avec une six cordes entre les mains. Avec Jimmy Page et Eric Clapton, il a été un dieu durant les années 60 et 70, un « guitar hero » au sens noble du terme : il ne prenait pas de drogues, il était végétarien et n’aimait pas vraiment les grosses bitures. Lui, son kiff, c’étaient les riffs et les mélodies. Il est décédé le 10 janvier à 78 ans après avoir « contracté une méningite bactérienne ». 

    Tina Turner - 83 ans

    On peut dire que Tina Turner a tout vécu, aussi bien les échecs et les pires violences que le succès et la gloire. Car si elle vend plus de 20 millions d’exemplaires avec « Private Dancer », son cinquième album solo, ses débuts sont aussi mémorables. Surtout, elle est dans une relation ultra toxique avec Ike Turner (il l’a frappe, la trompe, il est accro à la coke, etc). Avec les premiers succès, le public l’idolâtre. Sur scène, elle envoie comme personne. Et d’ailleurs, personne n’arrivera à égaler son niveau. 

    Jean-Louis Murat - 71 ans

    Poète, musicien, provocateur : Jean-Louis Murat était un peu de tout ça, et forcément beaucoup plus. Il avait une personnalité complexe à l’image de sa discographie, difficile à cataloguer et compliquée à disséquer. Un fan de blues, un chanteur exigeant et un homme qui a toujours préféré ses terres aux strass et paillettes de l’industrie. 

    Jane Birkin - 76 ans

    On pourrait résumer Jane Birkin à une muse. Mais l’Anglaise préférée de Gainsbourg était surtout une chanteuse, une actrice, une scénariste et une productrice. Avec le temps, elle est devenue une icône, que ce soit au cinéma, dans la mode ou en chanson. Elle avait 76 ans. 

    Sinéad O’Connor - 56 ans

    Le 26 juillet, à 56 ans, l’interprète de Nothing Compares 2 U — un morceau écrit par Prince — est décédée. Au-delà d’un tube, l’Irlandaise symbolisait les années 90 : une musique aux confins de la world music, des thématiques fortes (les violences, la religion, etc.) et des coups d’éclat (quand elle déchire une photo du pape Jean Paul II en direct à la télévision contre les abus sexuels). Le suicide de son fils en 2022, âgé de 17 ans, l’a anéanti. La cause de son décès n’a pas été communiquée. On sait simplement qu’elle ne souhaitait plus vivre.

    Sixto Rodriguez - 81 ans

    En 1970 et 1971, Sixto enregistre deux albums folk qui passent (quasiment) inaperçus. Son rêve de devenir le « next Bob Dylan » s’arrête net. Mais ce que Sixto ne sait pas, c’est que ses chansons sont la B.O. d’un peuple sud-africain en lutte contre l’apartheid. Pendant ce temps-là, il redevient maçon et mène une vie tranquille à Détroit, dans le Michigan. Puis avec la sortie en 2012 d’un documentaire sur sa vie, réalisé par le Suédois Malik Bendjelloul, l’homme touche enfin du doigt une reconnaissance méritée. Il est décédé à l’âge de 81 ans. 

    Shane MacGowan - 65 ans

    Ah, Shane MacGowan... Un livre ne suffirait pas à raconter sa vie. Ça a commencé tôt, à 5 ans, l’âge de sa première Guinness. À 8 ans, il passe au whisky. Assez vite, l’alcool, puis les drogues, rythment sa vie. Il ne fout pas les pieds à l’école et préfère zoner. Il se prend la vague punk (Sex Pistols, Clash, etc.) en pleine tronche mais ses efforts pour devenir le nouveau roi du punk sont vains. Il se lance alors dans la folk irlandaise, un pied dans les traditions (The Dubliners) et l’autre dans le punk. Un état d’esprit qui donne à Shane la liberté de faire exactement ce dont il a envie. Cette liberté s’appelle The Pogues. En 1985, le groupe sort son classique : « Rum, Sodomy & The Lash ». Six ans plus tard, en 1991, Shane créé beaucoup trop de dégâts pour continuer les tournées. Le groupe doit se passer de ses services. Mais Shane reste et restera à jamais le chouchou de son pays. 

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