On n'y croyait plus : les concerts debout sont autorisés dès le 30 juin

Un grand soupir de soulagement a retenti en France ce 21 juin. Depuis l’Élysée, Roselyne Bachelot a annoncé la reprise des concerts debout pour le 30 juin. Dans le même temps, les discothèques ont été autorisées à rouvrir le 9 juillet. Ce n’est pas encore totalement la fête, mais on s’en approche.
  • Apparemment, il n’y avait pas besoin d’attendre les résultats du concert-test d’Indochine. Ou même de faire de test en club. Il a suffit d’une réunion avec les syndicats et représentants du monde de la nuit, en compagnie de Manu, Roselyne Bachelot et Alain Griset, ministre délégué chargé des PME. Au cours des négociations, un protocole sanitaire a été fixé. Les concerts debout pourront ainsi reprendre à partir du 30 juin, avec 75 % de la jauge en intérieur, et 100 % en extérieur. Comme pour les concerts assis, les événements de plus de 1000 personnes nécessiteront un pass sanitaire, mais le masque n’y sera pas obligatoire, à l’inverse de ceux en dessous de ce seuil.

    Bien sûr, en faisant cette annonce au début de l’été seulement, le gouvernement repousse en fait de deux mois les concerts debout en intérieur. Car la plupart des salles de concert cessent leur activité durant l’été, encore plus en cette période de pandémie où aucune programmation n’était faite. Même pour les festivals, la nouvelle est ambiguë, puisque beaucoup avaient déjà prévu des gradins pour un spectacle assis. Plus largement, tout n’est pas encore éclairci, puisqu’aucun calendrier n’a été fixé pour le reste de l’été. Impossible de savoir, donc, quand seront levées les restrictions.

    Néanmoins, cette nouvelle reste satisfaisante pour le SMA, syndicat des musiques actuelles, présent aux négociations. Le 17 juin dernier, il dénonçait une « trahison » du gouvernement dans un communiqué. Celui-ci pointait notamment une injustice vis-à-vis d’autres secteurs, comme les parcs d’attraction et parcs à thème, exemptés de pass sanitaire, ainsi qu’un manque de clarté globale sur les protocoles. Le syndicat se mobilisait également en faveur des concerts debout. La décision prise répond donc en partie à ces demandes.

    Même chose pour les discothèques, dont il n’est pas sûr qu’elles pourront toutes rouvrir le 9 juillet, malgré l'autorisation. Pour elles, les nouvelles ont été meilleures qu’annoncées. Alors qu’on parlait d’une jauge de 65 % et surtout de masque obligatoire sur la piste, il n’en est rien, et la jauge maximale est bien de 75 % en intérieur. Pour le moment, rien n’a été précisé sur les exigences en termes de ventilation, ou sur la possibilité de se servir au bar. En revanche, et c’est un coup dur, ces lieux n’échappent pas au pass sanitaire, qui sera obligatoire quelle que soit leur taille. Et eux non plus ne savent pas quand ces restrictions seront allégées. Pour rappel, le secteur des discothèques est le seul à avoir été fermé en continu depuis mars 2020; ainsi 150 d’entre elles ont déposé le bilan, et environ 150 autres pourraient suivre, ce qui constiturait une mort pour 20 % de ces lieux.

    Pour les clubs comme pour les festivals de plus de 1000 personnes, difficile encore d’imaginer à quel point le pass sanitaire sera un frein. À l’heure actuelle, seuls 10 % des 18-29 ans a reçu une seconde injection de vaccin, et 38 % ont une première injection. Il faudrait donc recourir massivement aux tests, au risque de perdre toute spontanéité dans les événements. Le ministre délégué Alain Griset a annoncé que des barnums pourront être dressés devant ces événements, dans lesquels le public pourrait être rapidement testé. Mais la praticabilité d’un tel dispositif reste encore à démontrer.

    Ces annonces trouvent un triste écho dans les événements organisés hors cadre. Ainsi, le 19 juin à Redon se tenait une free party à Redon, en hommage à Steve Caniço, mort le 21 juin 2019 à Nantes suite à une charge policière. La police était encore de la partie, avec une charge violente menant à une main arrachée pour l’un des fêtards. Par ailleurs, comme le prouvent de nombreuses images, le matériel a souvent été démoli. Loin de la simple saisie, comme l’annonçait la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Lors de la réunion du 21 juin, le Président de la République se serait dit « choqué » par ces images. Enfin, la fête de la musique a elle aussi été ponctuée par l’intervention de la police en plusieurs lieux, notamment à Nantes, lors d’un autre rassemblement en hommage à Steve Caniço. On attendra encore un peu pour vraiment faire la fête.