2021 M06 1
La Villette Sonique avait donc pris le pari : celui d’être gratuit et en plein air, et si la billetterie a été prise d’assaut (et vidée en un temps record), ce n’était pas pour rien. On a tout d’abord passé notre samedi après-midi devant la scène dite du Jardin des îles pour y voir de jolis miracles que l'on vous liste ci-dessous.
1) Un groupe corrézien qui s’appelle San Salvador, chantant en Occitan
Ça, il est vrai qu’on ne l’avait pas prévu. La recette de San Salvador est pourtant simple : 6 voix, 12 mains, et quelques percussions, et hop : un public dans la poche, qui n’attendait que ça, assis dans des petits cercles blancs, savamment jaugés à 6 personnes.
2) François & The Atlas Mountain
Là, il faut l’avouer, on en a pris plein les mirettes. La golden hour (pas shower, hein) pointait le bout de son nez lorsque François a décidé de déplacer les montagnes pour nous offrir un concert qui suintait la liberté retrouvée. Des mélodies douces, non sans une bonne dose d’énergie, la géode reflétant le ciel et un public transporté : voici le tableau biblique auquel on a pu assister, ci-dessous.
3) De la bière bien fraîche dans des cercles
Parce qu’il faut bien en parler à un moment : un festival sans la traditionnelle pinte à 8 euros, c’est un crime de lèse-majesté. De sentiments qui avaient été dûment retrouvés une semaine auparavant avec la réouverture des terrasses, ont été mélangés à de nouveaux, liés aux circonstances : les cercles assis. Il nous était en effet interdit de se lever, et il fallait se placer dans des cercles prévus pour 6 personnes maximum, ce qui a eu pour don de réinventer la socialisation en concert.
Le deuxième jour nous a été consacré à la scène dite "périphérique", se situant, comme son nom l’indique, sous l’artère routière parisienne. Un soleil dominical radieux nous attendait, et quelques nouveaux miracles aussi.
4) Des transats dignes de la french riviera
Il faut saluer l’inventivité de l'organisation du festival pour offrir au public les meilleures conditions d’écoute, malgré le cahier des charges sanitaires démentiel qui lui était tenu de respecter. La bonne idée de cette scène du Périphérique était donc ces transats, qui nous ont transporté dans un espace unique, à mi-chemin entre la plage et une fosse de concert passionnée.
4) Bonnie Banane emplumée
S'il fallait une artiste pour réveiller en douceur un public en plein cagnard, c’est bien Bonnie. Seule sur scène, mais avec un micro à l’esthétique détonnante et un costume de scène constitués de plumes oranges fluos (qui lui tenait d’ailleurs bien chaud selon ses dires), Bonnie nous a régalé en nous déversant avec brio le contenu de son album “Sexy Planet”, sorti en décembre dernier.
5) Lala &ce, point d’orgue et limite de la position assise
Jusqu’ici le public avait réussi (par miracle ?) à se dandiner assis dans ses petits fauteuils sans se mettre une seule fois debout, ce fut beaucoup plus dur avec Lala &ce. Sans aucun doute la prochaine star du rap francophone, elle est arrivée avec une DJ dans son dos et surtout un flow monumental. Prodige de sa prestation : les heureux festivaliers n’ont pu s’empêcher de se lever, sourires sous le masque, pour danser comme si tous les ennuis étaient enfin finis. Le coup de chapeau est à lever pour les équipes de sécurité, qui ont réussi à canaliser sans encombre une (petite) foule en délire.
Alors s’il y a quelques mots à dire pour conclure, c’est d’abord remercier les équipes de Villette Sonique pour le travail accompli, les artistes pour avoir mis en émoi un public assis mais ô combien heureux, et enfin vous qui nous lisez, qui n’attendez qu’une chose : voir du live partout, merci d’avoir patienté.
Merci à Gaspard Dareths pour les beaux clichés, que vous pouvez aussi retrouver sur notre Instagram.