"Beavis et Butt-Head" : les rock critics les plus débiles des 90’s sont de retour

Après « Daria », une autre série culte des années MTV fait son retour avec deux nouvelles saisons : "Beavis et Butt-Head", symbole de la pop culture.

À l'image de ses deux personnages principaux, Beavis et Butt-Head est typiquement la série que l'on regarde avec ses potes, le corps affalé dans le canapé et les yeux rivés vers le poste de télévision, rêvant de refaire le monde et commentant chaque clip qui aurait le malheur d’être diffusé. Alors, de façon presque inévitable, la création de Mike Judge est rapidement devenue culte, ne serait-ce que pour les fans de rock et de hard-rock qui ont vu défiler dans la série le gratin de ce qui a fini par constituer la bande-son de la « génération MTV » : Radiohead, Foo Fighters, Beastie Boys, Guns N' Roses, Iron Maiden, Soundgarden, Motörhead, Madonna ou Stone Roses.

Avec leurs t-shirts AC/DC ou Metallica, Beavis et Butt-Head se sont ainsi imposés comme les meilleurs commentateurs d'un genre musical alors en pleine florescence, qui inspireront d'autres jeunes branleurs à la fin des années 1990 ; ceux marqués par les bouffonneries de Jackass, par les blagues perverses d'American Pie et par le son bien gras et juvénile d'un punk-rock de Sum 41, Third Eye Blind et Blink-182. La force de Beavis et Butthead ? La puissance de leurs saillies, tout simplement.

Comme cette fois où, au clip de Dirty Deeds Done Dirt Cheap d'AC/DC, Butt-Head prétend que les « dirty deeds » (un mot d'argot pour parler de fellation ou de masturbation) sont cool et demande si Beavis en a déjà donné. « Ouais, j'ai mis une fessée à mon singe une fois », répond ce dernier. C’est à la fois absurde et totalement débile, et c’est précisément ce qui fait cette série essentielle.

Contrairement à Seinfeld, une série qui a fait du "rien" un art en soi, Beavis et Butt-Head est donc une série qui raconte à sa façon – totalement immature, donc – l'histoire du rock. On se demande simplement comment ces deux enfants de la télévision, au vocabulaire aussi limité qu’un riff des Ramones, vont s’adapter à notre époque, où les clips se consomment sur YouTube et où le rock n’est définitivement plus la musique la plus populaire du monde.