Bandcamp devient une usine à vinyles pour les musiciens indépendants

En 2019, la plateforme de musique a lancé un programme baptisé « Bandcamp Vinyl Pressing Service » afin d’aider certains artistes à sortir une version vinyle de leurs albums. Après 50 tests visiblement concluants et 13 000 galettes envoyées dans le monde entier, Bandcamp élargit son programme à 10 000 nouveaux artistes.
  • 2021 devrait encore rimer avec vinyles. En plein boom depuis plusieurs années, le format continue son ascension fulgurante, au point de représenter, en France, 20% du total des ventes physiques. Une hype qui a poussé la plateforme Bandcamp à lancer, en 2019, un programme d’aide pour une poignée d’artistes triés sur le volet. Le but : leur proposer de sortir un vinyle de leurs albums. La plateforme gère tout (enfin presque) : la production, le pressing, l’envoi et le service après-vente. Les artistes s’occupent quant à eux de la pochette, du design de la galette, du prix auquel ils veulent vendre le disque et, point important, du mastering pour le vinyle. Sur ce point, Bandcamp conseille aux artistes d’attendre que les précommandes soient suffisantes (au minimum 250 commandes pour lancer le pressage, plus si la demande est forte) avant de passer à la caisse.

    Sur son site, Bandcamp explique que le processus dure trois à quatre mois, entre le début de la « campagne vinyle » et l’arrivée du 33 tours dans la boite aux lettres des fans. La plateforme conseille aussi de mettre en vente une dizaine de « tests pressing » (le master vinyle qui sert à lancer le pressage final) ou encore des posters pour aider la campagne à atteindre son but. La plateforme a d’ores et déjà contacté 10 000 artistes afin de savoir s’ils seraient intéressés par ce programme, et compte élargir l’offre à encore plus de musiciens courant 2021. 

    Face aux plateformes de streaming, dont le système de rémunération est remis en cause, Bandcamp est plutôt un bon élève. Un statut éthique renforcé depuis la crise du Covid-19 grâce à son initiative « Bandcamp Friday ». Cette dernière a été mise en place pour soutenir financièrement les artistes et les labels impactés par l’arrêt des concerts. En résumé, la plateforme s’était engagée à leur reverser l’intégralité des recettes sur les ventes via son site, et à renoncer à sa commission, chaque premier vendredi du mois (l’initiative va encore durer jusqu’à mai 2021, au moins). 

    Mais une question se pose : si des programmes comme celui de Bandcamp venaient à se démocratiser, que deviendraient les labels et les disquaires indépendants ? Est-ce que à terme ces professions, essentielles pour la création et la diffusion de la musique, seront encore pertinentes dans la sphère indépendante, là où leurs rôles sont encore aujourd’hui primordiaux ? Impossible d’y répondre, mais la question mérite qu’on s’y attarde quelques instants. 

    Plus d'infos par ici.