Pourquoi vous verrez beaucoup moins d'artistes anglais cet été en festival

Selon une récente étude, le nombre de groupes britanniques programmés dans des festivals en Europe cette année a été presque divisé par deux. Une triste nouvelle pour cette première saison hors période Covid, qui montre bien que le Brexit entrave grandement la liberté des artistes.
  • En se refermant sur lui-même, le Royaume-Uni a d’une certaine façon condamné ses artistes. Cela a aussi confirmé que le Brexit est un authentique frein au rayonnement culturel de nos voisins. Pour preuve, une étude datant du 21 juillet, réalisée par le mouvement civil pro-européen Best for Britain, a révélé que le nombre d’artistes ou de groupes originaires du pays de sa Majesté programmé en Europe a presque été réduit de 50%. Dans les années pré Brexit, c’est-à-dire de 2017 à 2019, ils étaient 45 % plus nombreux à s’exporter qu’aujourd’hui. 

    Ce pourcentage énorme confirme malheureusement ce que les acteurs du monde culturel craignaient. Depuis la mise en place du Brexit à l’orée de l’année 2020, les opportunités de bouger sur le vieux continent pour les artistes émergents sont considérablement entravées. La fin de cette « liberté de mouvement » affecte également les têtes d’affiche. Elton John s’en plaignait d’ailleurs récemment, dans cet article relayé par Sky News.

    Afin d’accompagner les résultats de cette étude, Naomi Smith, la directrice de Best for Britain, a été sans appel. Lors de sa dernière prise de parole via le site officiel du mouvement, elle n’est pas passée par quatre chemins : 

    « Les Beatles se sont fait connaître en Europe. Et c’est en tournée que de nombreux musiciens acquièrent les expériences formatrices et le public dont ils ont besoin pour décoller. Avec son accord de Brexit qui ne fonctionne pas, notre gouvernement a non seulement privé les talents britanniques émergents de ces opportunités à l’étranger, mais il a également fait en sorte que les groupes internationaux réfléchissent à deux fois avant d’inclure Glasgow ou Londres dans leurs tournées européennes. »

    Même son de cloche chez Deborah Annetts, directrice générale de l’Incorporated Society of Musicians. Dans un article publié il y a peu, celle qui est aussi commissaire au commerce et aux affaires a déclaré :

    « Les précédents témoins de notre commission ont décrit comment, si vous êtes un organisateur de festival à Barcelone qui a besoin de remplir un créneau de dernière minute, les groupes britanniques seront au bas de votre liste en raison des nouvelles barrières créées par cet accord de Brexit bâclé. Celui qui finira par remplacer Boris Johnson doit s’engager à supprimer cette bureaucratie inutile qui étouffe la prospérité et la créativité de la prochaine génération de musiciens britanniques. »

    En plus des chiffres, finissons par des faits. En avril dernier, le groupe White Lies qui devait commencer sa tournée à Paris, annonçait le matin même du show l’annulation de sa venue en France. La cause ? Le véhicule transportant leurs instruments et leur matériel avait été « retenu par la législation du Brexit à la sortie de l’Angleterre, avec d’innombrables autres camions ». Une raison parmi toutes celles qu’ils développent dans les colonnes de Rolling Stone UK, et via leurs réseaux sociaux. 

    La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que Boris Johnson a annoncé sa capitulation au début du mois de juillet. Depuis, la campagne entre ses potentiels successeurs fait rage, et une question brûle toutes les lèvres : la nomination d’un nouveau Premier ministre peut-elle faire changer les choses ? Wait and see.

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