Podcast : l'histoire du Berghain, le club allemand qui a su réunifier l'Est et l'Ouest
Le Berghain, c’est cette étoile noire de la nuit des années 2000, une boite à l’alchimie incompréhensible si réputée et désirable qui a su placer la techno sur la carte de l’Europe. Son histoire est forcément politique, mystérieuse et sombre. Mais, méfiez-vous des apparences, car derrière l’impressionnant videur pourrait se cacher un laboratoire de la fête, unique et révolutionnaire. Entrons.
2021 M06 29
Berlin, 1989. Dans ce sixième et dernier épisode, Culture Club vous ouvre les portes du Berghain, cette usine à rêves qui échappe encore aux règles de la nuit. Nous voilà, 30 ans plus tôt, dans le fracas des coups de pioche, enterrant le mur de Berlin et le clivage historique de la seconde moitié du XXème siècle. Une nouvelle ère débute, l’Est et l’Ouest réunifiés, les jeunes DJs Marcel Dettman et Ben Klock se rencontrent. Ils partagent une passion commune pour la techno, cette musique qui envahit peu à peu les nuits de Berlin. Elle trouvera son QG dans une ancienne centrale électrique à l’architecture stalinienne, ce sera le Berghain. Un lieu dont la légende se fonde bien évidemment sur une musique, une atmosphère, un lieu hors-normes… Mais aussi un « lieu dans le lieu » : la porte, gardée par le mythologique Sven Marquardt.
Entrer au Berghain devient rapidement un défi qui va exporter la réputation du lieu bien au-delà des frontières géographiques et musicales. Beaucoup se vantent d’avoir franchi le barrage humain, d’autres rivalisent d’ingéniosité pour découvrir ce qui rend ce lieu si spécial. Mais si pour beaucoup le club berlinois se résume à une porte infranchissable et un videur barbu, pour d’autres c’est un eden de liberté où acceptation de l’autre et ouverture d’esprit sont des valeurs qui transpirent le long des corps en trans. Un parfum unique qui, forcément, rend l’atmosphère si désirable et fragile. Car, cette idée de la fête, quasi-politique, reste dépendante d’un équilibre, que les berlinois cherchent à tout prix à protéger face aux hordes de touristes en stan smith que vomissent les avions du Berlin-Tegel. Il ne faudrait pas que le Berghain devienne un vulgaire Macumba de Bavière…