La carrière de Burt Bacharach en dix classiques intemporels

Précurseur d'une certaine idée de la pop, auteur de 500 chansons, dont un grand nombre ont tutoyé le sommet des charts, Burt Bacharach est décédé hier à Los Angeles. Il avait 94 ans et un répertoire rempli à ras bord de tubes que l'on ne se lasse pas de réécouter.
  • (There's) Always Something There to Remind Me (1964)

    Bien avant que Dionne Warwick n'en fasse un tube planétaire, ou qu'Eddy Mitchell en propose une version française (Toujours un coin qui me rappelle), l'imparable mélodie de (There's) Always Something There to Remind Me était portée par l'injustement oublié Lou Johnson. Au programme : grandes orchestrations, chœurs féminins et refrains pensés pour être repris en toutes circonstances. À tue-tête, oui, mais le cœur léger.

    Walk On By (1964)

    Si Walk On By a fait entrer Dionne Warwick dans la légende, cette chanson permet surtout de souligner à quel point Burt Bacharach était un orfèvre de l'écriture : chaque métrique, chaque accord, chaque structure semble avoir été pensée ici pour charmer l'oreille.

    What the World Needs Now is Love (1965)

    Il doit exister un mot à rallonge pour désigner ces longues heures passées avachi sur son canapé, à la campagne ou sur la plage à rêvasser d'un monde meilleur en ayant le refrain de What the World Needs Now is Love en tête. On pourrait simplement parler d'amour, mais le sentiment ressenti est probablement encore un peu plus fort que ça.

    I Say a Little Prayer (1967)

    Indéniablement, Burt Bacharach et son éternel complice Hal David aimaient la basse, les grandes voix et Dionne Warwick, leur artiste fétiche : sur I Say a Little Prayer, ils réunissent leurs différentes passions et composent un tube dont on ne parvient pas à se lasser. Même pas après des centaines d'écoutes Même pas après de multiples récupérations publicitaires. Même pas après cette horrible reprise de Tori Kelly...

    The Look of Love (1967)

    De nombreuses années avant de s'intéresser au hip-hop, et de collaborer avec Dr. Dre, Burt Bacharach s'amusait déjà de rendre hommage à ses morceaux préférés. On n'appelait pas encore cela du sample. On parlait plus volontiers de reprises, mais qu'importe : c'est dans tous les cas avec un évident talent qu'il se réapproprie en 1967 le tempo suave imaginé un an plus tôt par Stan Getz pour composer la B.O. de Casino Royale et offrir à Dusty Springfield l'un des moments les plus magiques de son répertoire.

    Raindrops Keep Falling On My Head (1969)

    « Couturier de la pop », « grand maestro de l'easy listening », « mélodiste de génie »... Et si la raison de ces louanges médiatiques trouvait leur source dans ce Raindrops Keep Falling On My Head, pensé pour être le climax du film Butch Cassidy et le Kid (1969) ? Cette chanson, cosignée avec le parolier Hal David, lui a en tout cas valu deux Oscars, une citation dans Friends et une adaptation en français par Sacha Distel. Pas rien.

    What's New Pussy Cat (1969)

    Parce qu'elle figure au générique d'une comédie réalisée par Clive Donner, What's New Pussy Cat pourrait aisément résumée à sa bonhommie et à sa légèreté. Elle est surtout la preuve que Burt Bacharach, également arrangeur et producteur, était doté d'une vision pop fascinante. Suffisamment pour être autant célébrée par les Beatles et Noel Gallagher que par Kiss, Prefab Sprout ou Isaac Hayes. 

    (They Long to Be) Close to You (1970)

    Vous trouvez que l'on abuse sur les éloges au sujet d'un artiste problablement inconnu de la nouvelle génération ? Écoutez la poésie et la douceur de ce tube pensé pour Karen Carpenter. Vous comprendez.

    Living Together, Growing Together (1973)

    « Burt était un de mes héros et a eu une grande influence sur mon travail. C'était un géant de l'industrie musicale. Ses chansons vivront à jamais. » Pour accompagner son éloge sur Twitter, Brian Wilson (Beach Boys) a choisi la pochette de Living Together : ça en dit long sur la fausse simplicité à l'œuvre dans cette chanson faite d'harmonies, de mélodies guillerettes et de romantisme candide.

    That's What Friends Are For (1982)

    À quoi reconnaît-on un génie ? À sa capacité à traverser les époques sans perdre de sa superbe. Jamais vraiment ringardisé, même pas par le punk (écoutez Walk On By version The Stranglers !), Burt Bacharach débute la décennie 1980 avec un nouveau classique, offert à Rod Stewart pour la B.O. de Night Shift. En 1985, c'est tout le gratin de la pop anglo-saxonne (Dionne Warwick, Elton John, Stevie Wonder et Gladys Knight) qui s'en empare et en fait l'hymne de la lutte contre le Sida. 

    Crédits photo : Martin Mills/Getty Images.

    A lire aussi