Damso, Disiz, Hamza : ils peuvent tous dire merci aux prods de Prinzly

Connu pour ses succès au sein du paysage rap, le producteur multiplatine revient à ses premiers amours. Avec « Acte 1 – Propulsion », le Bruxellois réaffirme ses talents de rappeur-chanteur le temps d’un projet pensé en plusieurs actes mais voué à transmettre le même message : toute résistance sera inutile.
  • En début d’année, un nouveau hit s’est construit en quelques semaines. Un carton comme on n’en fait peu, scindé en deux parties bien distinctes, faisant la part belle à l’introspection et à l’intime et avec un beat house dédié à l’euphorie. Ce tube, c’est Rencontre, ce duo longtemps fantasmé entre Disiz et Damso, produit par un homme aussi influent sur ses pairs qu’au sein des tops streams : Prinzly.

    À l'image de ce succès (13 millions de vues), le parcours du producteur bruxellois pourrait facilement être résumé par une succession de faits et de chiffres donnant le vertige : God Bless d'Hamza et Damso, 911 du Dems, Dale x Love Therapy d'Hamza et Aya Nakamura, Rien dire de Redcar (aka Christine & The Queens), tous ont affolé les compteurs et marqué les esprits. Au moment de faire les comptes, c’est surtout l’originalité et l’expressivité de ses productions qui créent l'engouement : à chaque fois, et plus particulièrement encore sur « QALF », Prinzly donne l'impression de pouvoir se détacher du son hip-hop strict pour accueillir d'autres grooves, sublimer d'autres sonorités, déconstruire certaines idées préconçues. 

    Malgré la qualité d’un tel CV, dont les grandes lignes ont souvent été partagées avec Ponko, pas de favoritisme, ni de passe-droit : c’est uniquement sur la foi de ses propres chansons que Prinzly se retrouve ici. Un passage derrière le micro qui pourrait surprendre s’il est considéré comme une nouveauté ou, pire, un vulgaire caprice, mais qui ne peut étonner quand on s’intéresse de près à sa discographie. Le chant, le rap, l’interprétation : tout cela, le Bruxellois le pratique depuis l’adolescence. C’est une passion, une nécessité, un talent même à l’écoute de ce ZOUM! partagé avec Hamza.

    Premier extrait d'un EP voué à être décliné en plusieurs volumes - l'acte 1 est paru le 7 octobre - ce single affiche un artiste sûr de ses choix, de ses forces et de ses références - à l'écoute de ZOUM! ou de ce qui se prépare pour les mois à venir, impossible de ne pas penser à Timbaland, dont les « Shock Value » ont probablement beaucoup tourné dans la chambre adolescente de l'artiste belge.

    À écouter Prinzly, « Acte 1 – Propulsion » aurait été pensé comme un voyage. Ce n'est pas forcément très original, mais ça percute, ici, parfaitement. C’est là le moyen qu’il a trouvé d’affirmer une passion partagée avec l'une de ses idoles (Steven Spielberg) : l’espace, ces rencontres du troisième type avec des sons venus d’ailleurs, cette quatrième dimension depuis laquelle il peut évoquer ses souvenirs d’enfance, les plus solitaires (FLOU) comme les plus crapuleux.

    Autant dire que Prinzly est un artiste aux idées claires, suffisamment versatile pour collaborer autant avec Saint DX et Lous And The Yakuza que La Fouine ou Shay, assumer son penchant pour la house 90's (Crystal Waters, Gala) et défendre un propos cher à Spielberg : oui, être artiste, c’est se remplir des histoires des autres, mais c’est aussi rappeler que l’on doit rester une feuille suffisamment blanche pour écrire la sienne.

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