2018 M03 8
Les prémices d’un clash. Il y a un an, pour les vingt ans de la mort de Biggie, Jack revenait sur son amitié avec 2Pac, celle qui lui a permis d’assurer les premières parties du rappeur californien, de freestyler à ses côtés et d’apprendre les ficelles du métier. Mais ça, c’était valable jusqu’à cette fameuse fusillade survenue à New York le 30 novembre 1994, dans le hall des Quad Recordings Studios : pris en tenaille par quelques agresseurs, 2Pac se fait tirer dessus cinq fois, se fait voler pour 40 dollars de bijoux et accuse alors Biggie et Puff Daddy, présents au huitième étage, d’être dans le coup.
Première offensive. Pour justifier ce comportement, on peut bien sûr évoquer un peu de parano, mais il y a surtout Who Shot Ya ?, un titre que Biggie sort le 20 février 1995, soit trois mois après l’agression. Pour 2Pac, c’est le coup de trop : selon lui, ce single, porté par un sample d’I’m Afraid the Masquerade is Over de David Porter et quelques backs de Puff Daddy, est un aveu à peine masqué de l’implication de Biggie – et des phrases comme « Bad Boy’s behind this » ne sont pas là pour apaiser les esprits, quand on sait que Bad Boy Records est alors le label du rappeur new-yorkais. Pour sa défense, précisons que le titre aurait été écrit bien avant la fusillade et était initialement destiné à Mary J. Blige, avant que le label ne se ravise, jugeant le titre trop violent pour un album R&B.
2Pac contre-attaque. Le fait que Biggie profite de ce morceau pour raconter le kidnapping de la fille de son pire ennemi (qui ne peut être 2Pac puisqu’il n’a jamais eu d’enfant) n’y change rien. Le MC californien voit rouge et, aux côtés des Outlawz, enregistre ce qui constitue sans doute l’apogée de son beef avec Biggie : Hit ’Em Up, un diss-track où il menace de tuer un par un les membres de Bad Boy Records (« All of y’all mother fuckers, fuck you, die slow, motherfucker / My .44 make sure all y’all kids don’t grow »), lâche un petit mot pour d’autres rappeurs de la côte Est (Mobb Deep, notamment), provoque ses agresseurs (« Chope ton flingue quand tu vois 2Pac/Appelle les flics, quand tu vois 2Pac ») et prétend avoir couché avec la femme de Biggie, la chanteuse Faith Evans.
On lui conseille alors de ne pas publier Hit Em’ Up, on lui dit que ce titre risque de faire trop de remous, mais 2Pac s’en moque. Après tout, comme le disait Hitchock : « Plus le méchant est réussi, meilleur est le film. » Et là, à cet instant de leurs carrière, 2Pac et Biggie étaient profondément cruels l’un envers l’autre.
En attendant la diffusion à 21h demain de Biggie : The Life Of Notorious B.I.G. sur Planete+A&E, on vous a préparé une playlist 100% Biggie :