Janelle Monáe affole internet avec un nouvel album (et une déclaration d'amour au topless)

Depuis plusieurs mois, l'artiste américaine multifacette déchaîne les passions sur les réseaux sociaux en raison de son changement radical d'apparence, qui accompagne l'arrivée de "The Age Of Pleasure", le nouvel album très olé olé de Janelle Monáe.
  • Elle est l'une des artistes les plus respectées de sa génération, et ce pour de bonnes raisons. En quinze ans de carrière, Janelle Monáe n'a sorti que des albums impressionnants – au nombre de trois jusqu'à présent –, et elle a entamé une carrière d'actrice réussie dans des films plus que notables (Moonlight, Les Figures de l'ombre, Antebellum, Glass Onion…).

    Ajoutez à cela son engagement de longue date pour les droits de la communauté afro-américaine et ceux des LGBTQI+ – elle se définit elle-même comme pansexuelle et non-binaire – et vous comprenez pourquoi elle fait partie du gotha des stars dont les moindres faits et gestes sont épiés par des millions de fans passionnés.

    Autant dire que son apparition dénudée en couverture du nouveau numéro du magazine Rolling Stone ne risque pas de passer inaperçue. Vêtue d'une "simple" coiffe dorée qui en jette pas mal, Janelle Monáe y est présentée comme "plus libre que jamais" par la journaliste Mankaprr Conteh. Dans le très long portrait que cette dernière lui consacre, l'artiste raconte d'ailleurs en toute franchise sa nouvelle passion pour le topless :

    « Je suis beaucoup plus heureuse quand mes nichons sont à l'air et que je peux courir librement. »

    Pour quiconque a suivi les aventures récentes de Janelle Monáe, cette une n'a rien d'une surprise. Depuis plusieurs mois, ses apparitions publiques font beaucoup parler car elle a décidé de remiser au placard le costume noir et blanc qui lui servait quasiment d'uniforme depuis ses débuts, et qui la rapprochait d'un dandysme androgyne.

    Oui mais voilà, comme elle l'expliquait déjà en 2018, Janelle Monáe en a eu marre que ce choix vestimentaire soit compris par des politiciens conservateurs adeptes du slutshaming comme un exemple de respectabilité à suivre pour les femmes, par opposition aux tenues dénudées soi-disant scandaleuses d'une Miley Cyrus par exemple. Pour l'artiste, cet uniforme représentait seulement un hommage à ses origines ouvrières (père éboueur et mère concierge).

    Plus à l'aise que jamais avec son corps, Janelle Monáe a donc décidé de s'exposer davantage. Et évidemment, cela n'a pas plu à tout le monde. En janvier et février, ses robes Vera Wang ont déclenché réactions outrées, l'obligeant à réagir quelques jours plus tard avec un excellent tweet demandant à tout le monde de lui "LÂCHER LES ARÉOLES" et rappelant pourquoi une femme est toujours victime de bodyshaming et de slutshaming, quoi qu'elle porte.

    Impossible malheureusement de calmer la machine Twitter, d'autant qu'il y a quelques jours, Janelle Monáe a subi des attaques encore plus violentes en révélant les premières images de Lipstick Lover, le premier clip de son nouvel album.

    On l'y voit sortir d'une piscine avec un tee-shirt mouillé qui laisse effectivement peu de place à l'imagination, ce qui a relancé la machine à slutshaming, pour l'accuser grosso modo d'utiliser son corps de façon indigne pour attirer l'attention et devenir riche (classique).

    En réalité, ce changement d'apparence est cohérent avec "The Age Of Pleasure", le nouvel album à paraître de Janelle Monáe, dont le titre est parfaitement explicite. Aussi à l'aise avec son corps qu'avec sa sexualité, l'artiste adepte jusqu'à présent des cyborgs d'univers sci-fi dystopiques a visiblement décidé de se recentrer et de célébrer les plaisirs charnels simples dans notre époque très angoissante – ce qui n'est d'ailleurs pas très différent de ce qu'ont fait des tonnes d'artistes masculins dans l'histoire de la pop. Deux poids, deux mesures.

    À ce sujet, le portrait de Rolling Stone permet aussi de mieux comprendre à quoi peut bien ressembler l'univers quotidien de Janelle Monáe à Wondaland West, le manoir de Los Angeles où l'artiste a regroupé ses activités et tourné le clip très sulfureux de Lipstick Lover, qui ressemble à une fête hollywoodienne sans fin avec des corps dénudés à foison, des orgies saphiques et même une scène de masturbation en conclusion, où Janelle Monáe a à sa disposition une ribambelle de sex toys.

    Bref, on est dans un croisement queer entre Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013) et Babylon (Damien Chazelle, 2022), et si l'on en croit la journaliste de Rolling Stone, le clip n'est peut-être pas très éloigné de vraies bacchanales organisées régulièrement à Wondaland West. Et vous pensiez que le grand cirque rock'n'roll était mort ?

    En attendant de pouvoir écouter "The Age Of Pleasure", dont la sortie est prévue le 9 juin – et dont la pochette est également très WTF et NSFW – on va donc continuer de célébrer la liberté de Janelle Monáe, mais aussi son humour et son autodérision, comme le montrent ses réponses à un tweet assez drôle il faut bien le dire, où son ancien costume est comparé à celui de Mr. Monopoly…

    Crédit photo : Mason Rose

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