Les déclarations antisémites de Kanye West lui font perdre 1,5 milliard en une journée

Grand habitué des déclarations polémiques, Kanye West a dépassé en octobre la limite du tolérable avec des déclarations plus qu'agressives à l'attention de la communauté juive. En réaction, ses partenaires de longue date, de Gap à Balenciaga en passant par Adidas, mettent fin aux contrats les liant au rappeur. Et Forbes sort la calculatrice pour évaluer les pertes qui seront bien plus que simplement financières.
  • La descente aux enfers n'aura duré que trois semaines, l'équivalent d'un voyage en ascenseur pour celui qui a débuté sa carrière voilà 20 ans. Pour Ye, tout débute à Paris début octobre en s'affichant avec l'inscription "White Lives Matter" sur son sweatshirt, alors que le message est un symbole des suprémacistes blancs. C'est le début d'un malaise qui semble sans fin.

    Dans la foulée, des déclarations antisémites, souvent confuses, sont proférées lors d'interviews, notamment pour Fox News, puis de publications encore plus tendancieuses sur Instagram. Compte fermé dans la foulée. Puis sur Twitter. Compte fermé aussi. Aussi, et à défaut de pouvoir s'exprimer sur la plateforme longtemps utilisé par Donald Trump, Kanye West devient un abonné quasi quotidien des tendances de la plateforme; supporters et citoyens s'affrontant à coups de tweets sur l'importance à accorder à ces déclarations impardonnables.

    Du côté des sponsors, la question semble avoir été vite répondue. Gap, Balenciaga et surtout Adidas ont conjointement annoncé vouloir fermer le robinet et stopper leurs partenariats avec le rappeur de 45 ans. Le contrat qui unissait depuis 2013 West à Adidas, notamment, représentait pas moins d'1,5 milliard de dollars dans les comptes de Kanye - et entre 4 à 8% des ventes de l'équipementier qui prévoit une perte nette de 250 millions d'euros avec la fin du contrat. Le prestigieux magazine Forbes estime donc que rien que sur la journée du mardi 25 octobre, Ye a donc perdu les trois quarts de sa fortune, estimée à 2 milliards de dollars. 

    S'il ne lui resterait donc plus "que" 400 millions sur son compte en banque, Kanye West, forcément, ne l'entend pas de cette oreille. Lui affirme que ses comptes sont depuis longtemps sous-estimés, et que sa fortune vaudrait trois fois plus que celle annoncée par Forbes.

    Au final, peu importe la vérité des chiffres derrière cette affaire. Le plus important restent ces crises de paranoïa récurrente, et qui plongent aujourd'hui le rappeur dans un ravin dangereux; les experts estimant même que ces déclarations antisémites pourraient être le signe que l'histoire de Kanye est désormais terminée. Et si côté fashion, l'avenir ne semble pas radieux, côté business musical, ça ne va pas mieux non plus. Def Jam a également rompu son contrat avec Good Music, label de Kanye, et le patron de Spotify, Daniel Ek, a lui-même pris la parole pour condamner les propos proférés en octobre, mais sans toutefois annoncer la suppression du catalogue de l'artiste. 

    La question qui se pose désormais, c'est de savoir s'il faut séparer l'homme de l'artiste et, comme ce fut étonnamment le cas avec Michael Jackson accusé de pédophilie, s'il est possible d'écouter la musique d'une personne moralement condamnable. Sur Twitter, les soutiens du rappeur appellent déjà à lutter contre la cancel culture qui plane au dessus du rappeur. Dont le plus grand paradoxe, peut-être, aura été de s'attaquer à la supposée domination du lobby juif alors même qu'il se fait surnommer Yeezus.

    Crédit photo Une : Flickr NRK P3.

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