Le frère de Jimi Hendrix ouvre une école de musique, la justice lui colle un procès

Même 50 ans après la mort du plus célèbre de tous les guitaristes, le nom d'Hendrix continue à déchainer les passions. La preuve avec cette drôle d'histoire familiale opposant Leon Hendrix et sa fille à la demi-sœur de Jimi.
  • C'est improbable, mais il ne fait pas bon s'appeler Hendrix ces temps-ci. C'est ce qu'on apprend dans un papier du Guardian, relatant le conflit juridique qui oppose depuis 2017 Leon (frère de Jimi) et Tina (la nièce) Hendrix aux entreprises Experience Hendrix et Authentic Hendrix, détentrices de tous les droits d'exploitation depuis 1995. À la mort du père de Jimi, Al, en 2002, c'est sa fille adoptive Jinka qui a récupéré la gestion du fond de commerce. Visiblement, celle-ci ne semble pas prête à partager le gros gâteau. 

    La raison du conflit ? Un premier antécédent datant de 2017 et ayant forcé Leon à payer la coquette somme de 402 000 dollars pour utilisation illégale du nom Hendrix pour vendre des produits « incluant du cannabis, des produits comestibles, de la nourriture, du vin, de l'alcool, de médicaments et des produits électroniques". Sans mauvais esprit, et exception des produits électroniques, ce sont autant de produits que l'interprète de Hey Joe avait largement consommé de son vivant. Bilan de l'affaire : le frère de Jimi, qui n'a reçu qu'un maigre disque d'or en guise d'héritage, se voit interdit d'utiliser les mots "Hendrix", "Jimi Hendrix" et "Jimi", quand bien même c'est aussi son nom. Une histoire kafkaïenne. 

    Bis repetita en 2021. Avec sa fille Tina, Leon s'était décidé à faire le bien en ouvrant la Hendrix Music Academy, une école de musique gratuite et accessible aux enfants défavorisés de Seattle. C'était, il est vrai, jouer un peu avec le feu (une tradition familiale si l'on s'en tient aux guitares brûlées sur scène par Jimi). Là encore, ça coince. Le juge new-yorkais Paul Engelmayer vient de condamner Leon et sa fille à renommer cette école à but non caritatif et détruire l'ensemble du merchandising rappelant de près ou de loin la légende de Jimi. Tina, nièce du guitariste, a déclaré à Billboard ne pas comprendre cette décision : "Cette bataille n'est pas une question d'argent, nous nous battons pour avoir le droit d'utiliser mon propre nom de naissance familial à des fins caritatives... Je suis étonnée que les tribunaux se soient rangés du côté d'Expérience Hendrix et nous aient privés d'utiliser notre propre nom de famille. [...] La plaignante a acquis le nom Hendrix en raison de l'adoption et l'a utilisé [...] pour éliminer les membres de la famille biologique de Jimi un par un." Bonne ambiance chez les Hendrix.

    Conclusion de la justice dans son verdict : Léon Hendrix doit en prime payer les frais de justice de ses adversaires (sa propre famille, pour rappel) et a été averti par le juge qu'il "portait désormais les clés de sa prison dans sa propre poche". Comme dans la chanson de Jimi, ce chateau familial est vraiment fait avec du sable. 

     

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