Jean-Michel Jarre sera-t-il le prochain ministre de la Culture ?

Depuis quelques heures, et alors qu'un remaniement du gouvernement est annoncé, c'est la question que tout le monde se pose. Cette nomination improbable aurait le mérite de régler pas mal de questions actuellement en suspens.

Il faut avoir lu la tribune écrite voilà quelques jours par Benjamin Biolay, très inspiré, pour mieux comprendre ce qui suit. Dans un texte engagé (à raison), le chanteur déclarait à l'AFP voilà deux semaines : « Il faudra dans le futur un ministre de la Culture qui soit un poids lourd politique. Il sera le bienvenu. Il verra qu'il aura plein de gens intéressants avec qui discuter, qui ne sont pas si véhéments, qui ont plein de choses à dire sur ce qu'ils connaissent. » La pique, directement adressée à Franck Riester, actuel ministre de la Culture, visait à fustiger l'inaction du gouvernement face aux salles de concerts encore fermées et laissées dans une espèce de triangle des Bermudes sanitaires. 

Il semble que Biolay ait finalement été entendu puisqu'à l'heure du grand remaniement ministériel en préparation, Challenges annonce que Jean-Michel Jarre, le précurseur de la musique électronique en France, était le mieux placé pour remplacer Riester en cas de "démission". Le 3 rue de Valois n'aurait, il est vrai, plus le même visage. 

Pour l'heure, ces rumeurs qui enflent n'ont évidemment été confirmées par aucune des parties. Mais en rêvant un peu, cette nomination serait sans nul doute la bienvenue. Pourquoi ? Parce que Jarre, en tant que musicien, connait mieux la situation vécue actuellement par ses collègues qu'aucun bureaucrate, et qu'il aiderait de par son expérience à sortir de la crise dans laquelle l'industrie est actuellement engluée en raison de principes sanitaires intenables pour les salles de spectacle.

En outre, Jarre s'est plusieurs fois exprimé publiquement sur les lois appliquées à l'industrie de la musique ; jugeant en 2011 la loi Hadopi peu adaptée aux réalités techniques et économiques, et plus récemment encore prenant position contre les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) en indiquant qu'il était temps de revoir la question du copyright pour permettre une meilleure rémunération des artistes (grâce à une taxation de ces fameuses GAFA). Autant de vérité qui font du musicien, 71 ans en 2020, le plus à même de bousculer la rue de Valois et son ministère, hélas trop silencieux depuis le début de la pandémie de COVID-19. 

Au moins lui, avec son concert virtuel organisé pour la Fête de la musique 2021, aura permis de réunir 600 000 personnes (selon l'organisation) dans un même espace, alors que la musique est pourtant interdite (pour l'heure) partout. Qui saurait en dire autant ? 

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