2020 M11 23
Comme souvent, c'est sûrement une coincidence, mais l'annonce de la vente aux enchères de cet album dédicacé par l'ancien Beatles à celui qui allait lui tirer dessus 5 heures plus tard coïncide pile avec les 40 ans de la disparition de Lennon. Un hasard, sûrement... ou une opportunité marketing pour multiplier les dollars alors que cet album semble comme ressurgir mystérieusement d'un placard.
On s'arrêtera là pour le jugement, toujours est-il que cet exemplaire de "Double Fantasy" possède une histoire lourde de sens. Tout, pour Lennon, se jouera ce 8 décembre 1980 à New York. Vers 17h, il prend un bain de foule dans laquelle se planque un certain Mark David Chapman. Ce dernier tend son vinyle, Lennon signe l’album puis rajoute : « C’est tout ce que vous désirez ? » Un peu décontenancé, le déséquilibré hésite : faut-il vraiment tuer l'Anglais ? Cinq heures plus tard, il tranche et tire cinq balles dans le corps du musicien qui mourra 20 minutes plus tard. Toute l'histoire est racontée ici.
Comme cela est précisé sur le site de mise aux enchères, il s'agit donc de l'une des plus "belles" reliques du rock'n'roll. Sur la front cover, on aperçoit la signature de Lennon au stylo bleu, qui en a également profité pour rajouter l'année ("1980"). Au dos, la police a rajouté des inscriptions relatives à l'enquête, et c'est donc une véritable pièce à conviction que pourra s'offrir le ou la fan fortuné.e qui mettra la main sur cet album, livré dans un support en plexiglas. Vu le prix fixé pour le début des enchères (400 000 dollars), c'est bien le minimum. Mais on peut tout de même se demander qui serait assez dérangé pour mettre le budget d'un deux-pièces à Paris dans un vinyle au destin si morbide.
Tout cela rappelle une autre histoire, plus près de nous. Au mois de novembre, c'est la famille de Christophe qui décidait de liquider la quasi intégralité du patrimoine du musicien français : jukebox, photos collector, bibelots ; tout était "offert" aux riches anonymes lors d'une vente qui rapporta plus de 500 000 euros. Entre amour réel et fétichisme un peu flippant, la limite est toujours mince. Plus glauque, tu meurs ?