Cinq ans après les attentats, le Bataclan est à vendre

Elle aura survécu à Daesh et à ses agresseurs, et c'est finalement le coronavirus qui aura eu la peau de la mythique salle de concerts du 11ème arrondissement.

On se souviendra encore longtemps de cette soirée tragique du 13 novembre 2015 : ce soir-là, dans l'enceinte du Bataclan, des terroristes tuaient 90 personnes lors du concert des Eagles of Death Metal, entrainant ainsi un deuil national et la fermeture temporaire des portes de ce café-concert d'architecture chinoise inauguré en 1865. 

Finalement rouvert un an pile plu tard, le 12 novembre 2016, le Bataclan accueillait Sting en tête d'affiche dans une salle entièrement refaite à neuf. Visiblement, ça n'aura pas suffi puisque depuis les attentats, la salle peinait à motiver le public à revenir. Un problème qui a certainement décidé le groupe Lagardère à s'en séparer. Dans le pack Lagardère Entertainment se trouve également le Casino de Paris et les Folies Bergère, ainsi que les concessions de deux grandes salles en province, les Arenas de Bordeaux et d'Aix. Prix de vente affiché pour l'ensemble : 70 millions d'euros.

Pour les experts du secteur, cette vente indivisible (c'est tout ou rien, pour résumer) intervient au plus mauvais moment, et alors que le COVID-19 a fait fermer toutes les salles pour une période encore indéfinie. Les probables distances sociales à adopter à la réouverture ne devraient pas, comme on s'en doute, aider à retrouver rapidement une rentabilité sur un secteur - l'événementiel - déjà en crise. 

À l'heure où s'écrivent ces lignes, les repreneurs potentiels ont tous décliné l'offre de rachat de Lagardère, qui comprend également la gestion des tournées d'artistes comme Florent Pagny ou Jean-Louis Aubert. Pas certain que cet argument pèse fort dans la balance.

A lire aussi