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Cela ressemble presque à un viager : dans l'histoire de la pop et du rock, c'est l'un des grands derniers (avec Neil Young), l'un des derniers pionniers encore en activité, et ce à un âge canonique. Bob Dylan, presque 80 ans, annonce en ce début de mois de décembre que les chansons écrites depuis 1962 ne seront plus siennes, toutes cédées à Universal qui en détiendra désormais la jouissance exclusive. Une information mineure, pensez-vous ? C'est tout l'inverse.
Le groupe Universal Music a acheté les droits de l'intégralité du catalogue de chansons de Bob Dylan, l'une des acquisitions les plus importantes de l'histoire de la musique #AFP pic.twitter.com/NvW36N2zyT
— Agence France-Presse (@afpfr) December 7, 2020
Si le montant final de la transaction n'a pas été révélé, le New York Times estime la vente du catalogue à environ 300 millions de dollars. Une somme astronomique, certes, mais qui est aussi loin du prix symbolique que représentent des titres comme Like a Rolling Stone, Blowin' in the wind ou le The Times They Are A-Changin', de circonstance. Pour les deux parties, la transaction s'avère lucrative : Dylan, qui possède les droits sur ses chansons depuis 1962, récupère un pactole inespéré en cette année marquée par la crise Covid-19 ; de son côté, Universal pourra exploiter 58 ans d'un patrimoine musical inégalé sans se soucier d'une quelconque répartition puisque Dylan était l'unique gestionnaire de son catalogue. Prévoyant, il a pendant six décennies écrit lui-même paroles et mélodies de la quasi intégralité de ses titres.
L'accord, qui n'inclut pas les futurs albums de Robert Zimmerman, pemettra à la major Universal de toucher 100% des revenus générés par ces anciens morceaux.
"Ce n'est un secret pour personne que le songwriting est la clé fondamentale de toute grande musique, a déclaré Lucian Grainge, directeur général d'Universal Music Group. Et ce n'est pas un secret que Bob est l'un des plus grands praticiens de cet art." Difficile de lui donner tort. Encore récemment, le Zim s'est démarqué avec l'album "Rough and Rowdy Ways", manifestant une grande forme pour celui qui a tout de même écoulé plus de 125 millions d'albums tout au long de sa carrière.
De ce point de vue, Dylan n'est que le plus récent des exemples de ces musiciens-bâtisseurs décidant de vendre toutes leurs "actions"' à de grands groupes industriels. Plus tôt cette année, des artistes comme Blondie, Stevie Nicks (Fleetwood Mac) ou Chrissie Hynde (Pretenders) ont cédé l'intégralité de leurs parts d'édition à des fonds d'investissement en échange de millions de dollars. Attestant à chaque fois de ce bon vieux proverbe qui dit que le plus difficile dans l'industrie musicale est de tenir bon les 50 premières années.