Bob Dylan : "Je suis fan des Arctic Monkeys, d'Eminem et de Metallica"

On pensait l'homme grincheux et coincé dans un autre siècle, c'est raté : à 81 ans, le Zim semble avoir à peu près les mêmes goûts que vous. C'est ce qui ressort d'une interview accordée au Wall Street Journal.
  • The times they are a changin : on connaissait déjà la chanson, mais c'est aussi valable pour son interprète qui visiblement a su éviter la case du "c'était mieux avant". C'est la conclusion à laquelle on arrive en lisant une récente interview accordée au Wall Street Journal, et dans laquelle le barde folk revient sur sa consommation de musique à l'occasion de la publication de son livre The Philosophy of Modern Song.

    Sans surprise, Robert Zimmerman n'a que très peu écouté Jul, Damso et Kanye West. En revanche, et c'est un vrai étonnement pour quelqu'un ayant l'âge de votre arrière-grand-père, le musicien se laisse aller à quelques confessions sur les artistes présents sur son compte : Spotify, et c'est plus stupéfiant que la playlist annuelle d'Obama : 

    "Les frères d'Oasis, je les aime autant l'un que l'autre. The Klaxons aussi. Metallica, je les ai vus deux fois, et j'ai déployé pas mal d'énergie pour voir des concerts de Jack White et Alex Turner. Je suis aussi an de Royal Blood, de Rag and Bone Man, du Wu-Tang, d'Eminem, de Nick Cave, de Leonard Cohen et de quiconque possède un amour pour les mots et le langage, comme moi." 

    Voilà les détracteurs de Dylan habillés pour l'hiver. Plus loin dans l'interview, l'octogénaire revient sur sa manière d'écouter la musique, principalement sur une platine vinyle, mais pas que. On apprend qu'il n'a rien contre le streaming, et qu'il consomme encore pas mal de CDs et découvre pas mal de choses via les radios internet. Ah et aussi : Dylan concède un petit crush pour Julian Casablancas des Strokes, même si compte tenu de son âge avancé, il ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie pour les "technologies" des années 50, comme la radio, les platines portables et les juke-box :

    "Sans la technologie d'après-guerre, ces chansons auraient pu se dissiper et être négligées [...] le processus d'enregistrement a amené les bonnes personnes au sommet, les plus innovantes, celles avec le plus grand talent."

    C'est ce qu'on appelle vieillir sans pourrir, et c'est encore une fois la preuve de la lucidité de Dylan sur une industrie musicale qu'il survole depuis désormais soixante ans. Et puis franchement, quel kif d'imaginer le Zim se réveiller au son de Do I wanna know des Arctic Monkeys, vous ne trouvez pas ? 

    La liste complète des morceaux évoqués dans l'ouvrage The Philosophy of Modern Song est à retrouver ci-dessous, en playlist.

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