Quand Jay-Z s'engage

Toujours aussi engagé, le natif de Brooklyn appuie encore un peu plus la ligne directrice de « 4:44 » qui est celle de la place de la communauté noire dans la société américaine. C’est donc logiquement que les acteurs originaux de la série ont tous été remplacés par des acteurs afro-américains, une façon de montrer que ces mêmes acteurs sont souvent oubliés dans le petit écran.

Parce que Jay-Z ne fait jamais les choses à moitié, ce morceau est aussi l’occasion d’envoyer un message plus large au monde du cinéma. Il ne manque pas de rappeler la scène surréaliste de la cérémonie des Oscars, quand le film La La Land a été annoncé vainqueur (par erreur) à la place de Moonlight, un film engagé racontant le parcours compliqué d’un jeune homosexuel noir de Miami.

« We stuck in La La Land. Even if we win, we gon’ lose » (« On reste coincés dans La La Land. Même si on gagne, au final on va perdre »)

S’il faut retenir une chose de ce morceau et de ce treizième album, c’est la justesse et la franchise que Jay-Z a tenu à instaurer. Un album très réussi qui le propulse encore un peu plus (si c’est possible ?) au sommet de son art et qui justifie sa récente entrée au Songwriters Hall Of Fame. Ah oui aussi, l’album est déjà certifié disque de platine, soit le treizième – en autant d’albums – pour Jay-Z. Du jamais vu.