Ces ados cassent Internet avec une chanson punk contre le racisme et le sexisme

Avec leur chanson « Racist Sexist Boy », quatre filles de Los Angeles âgées de 10 à 16 ans ont fait le tour du web. Et viennent de signer un contrat avec un label. Voici The Linda Lindas.
  • Il y a quelque temps, on vous parlait de Kathleen Hanna, fondatrice de Bikini Kill et une inspiration pour de nombreux artistes à venir. C’est le cas pour The Linda Lindas, formé en 2018 par Mila (10 ans), Eloise (13 ans), Lucia (14 ans) et Bela (16 ans). Les filles sont issues de l’immigration, se décrivant comme un groupe « moitié asiatique moitié latino ». Il s’agit de deux sœurs, d’une cousine et d’une amie proche, qui aiment le punk, la power pop la new wave, et qui préfèrent monter sur scène pour raconter leurs vies que de poster des stories sur les réseaux sociaux. Chacun son style. 

    Le jeudi 20 mai, un concert du groupe dans une bibliothèque de Los Angeles est posté en ligne. Il dure environ 40 minutes et les filles jouent des orignaux comme deux reprises, Rebel Girl de Bikini Kill et Big Mouth de The Muffs. Mais c’est une autre chanson qui attire l’attention de tout le monde : Racist Sexist Boy, inspiré d’un fait bien réel : « Un peu avant le confinement, un garçon de ma classe est venu me voir et m'a dit que son père lui avait dit de rester à l'écart des Chinois », raconte Mila, la plus petite des quatre. « Quand je lui ai dit que j’étais chinoise, il s'est éloigné de moi. »

    Assez rapidement, la vidéo est partagée sur les réseaux sociaux où elle croise le chemin de Tom Morello (Rage Against The Machine), Kathleen Hanna (qui connaît déjà le groupe), ou encore Thurston Moore (Sonic Youth) qui tous valident la chanson. La hype est telle que les adolescentes ont aussi attiré l’attention du label de Los Angeles Epitaph, qui selon le site Variety, aurait proposé un contrat à The Linda Lindas (un label que le père que Mila, le producteur Carlos de la Garza, connaît bien puisqu’il a travaillé avec certains groupes du label comme Bad Religion).

    Si les autres morceaux des filles sont moins politiques (elles y parlent par exemple de leur chat ou de manquer leurs amis durant la pandémie), Racist Sexist Boy rappelle que ces problèmes débutent tôt, souvent à l’école, et qu’ils persistent à travers le temps. On ne sait pas si une chanson changera la donne, mais au moins, elle a le mérite de mettre un coup de pied au cul aux stéréotypes.