2019 M11 5
9 exemplaires. On ne sait pas encore si mettre 15 000 euros dans un 45 tours est punk, ou s’il s’agit d’un acte de folie. Mais dans les deux cas, c'est sûr, il faut être passionné. Lors d’une vente aux enchères en Angleterre, un exemplaire rare du single God Save The Queen des Sex Pistols, pressé pour leur premier label A&M Records en mars 1977, s’est envolé à 15 000 euros.
Si ce disque vaut une telle somme, c’est parce que la majorité des exemplaires ont été détruits par A&M Records, qui a viré Johnny Rotten et sa bande à cause de leur comportement jugé trop borderline avant la sortie du single. Les quelques exemplaires restants, neuf au total, ont tous été donnés à certains employés de la maison de disques quand celle-ci a arrêté ses activités en 1998. Le 45 tours était accompagné d’une lettre de la part de A&M Records pour les remercier de leur fidélité. Selon la BBC, il s’agit de l’un des disques les plus rares au monde, et en bonus, il n’aurait jamais été joué.
No Future. Deux mois plus tard, en mai 1977, le label Virgin, qui vient de signer le groupe désormais libre de tout contrat, ressort le 45 tours au cours du vingt-cinquième anniversaire de l'accession au trône de la reine Élisabeth II. Un timing parfait qui fera grimper la polémique autour de ce morceau. À l'image de la BBC, qui refuse de le jouer... Ce qui n'empêche pas God Save The Queen d'atteindre (officiellement) la 2e place des charts en Grande-Bretagne derrière I Don’t Want To Talk About It de Rod Stewart.
Quelques mois plus tard, le 28 octobre 1977, les Anglais sortent l'album « Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols » et deviennent les pires ennemis du pays. Le groupe est censuré à la radio et à la télévision, les concerts sont chaotiques et ils finissent par être interdits de jouer en Angleterre. D’ailleurs, 42 ans jour pour jour avant cette fameuse vente aux enchères, le 5 novembre 1977, un dirigeant d’un magasin de disque à Nottingham est arrêté pour avoir placardé un poster promotionnel de l’album. Quand on vous dit qu'ils étaient les ennemis numéro 1 du pays...