Tout ce qu'il faut savoir sur la B.O. de « Validé », la série rap de CANAL+

Avec « Validé », le réalisateur Franck Gastambide décrit le combat d'un jeune rappeur qui tente de percer et se retrouve malgré lui au milieu de diverses bisbilles, dans son quartier comme au sein de l’industrie musicale. Une réussite capable d’évoquer avec acuité et sans cliché le monde du rap. Avant sa diffusion à partir du 20 mars, on vous dit tout... ou presque.

En interview, Franck Gastambide répète à l'envi s'être inspiré d'Entourage, l'une des séries phares de HBO dans les années 2000, au moment d’écrire le scénario de Validé. Et c'est vrai qu'il y a quelque chose de similaire dans la façon dont la nouvelle série de CANAL+ s’offre quelques petites incartades dans le monde réel.

Côté guest-star, il y a donc les figures inoxydables du hip-hop français (Kool Shen, Busta Flex, Rim'k, Dry), quelques poids lourds actuels (Lacrim, Ninho, Soprano), mais également tout le gratin du rap parisien : la journaliste Juliette Fievet, Laurent Bouneau et Fred Musa de Skyrock, Oumar Samaké (manager de Dinos et Dosseh), Pascal Cefran du Mouv’ ou encore Fif, le boss de Booska-P.

Au fil des épisodes, on comprend que Franck Gastambide a voulu réconcilier deux audiences à priori opposées : le grand public et les puristes, une catégorie dont il semble faire partie, lui qui confesse avoir été biberonné au rap - au point d’avoir piqué une tête aux côtés de son pitbull dans le clip de Pour ceux, l’hymne de la Mafia K’1 Fry. En toute logique, les références pullulent : ici, une affiche d’Aya Nakamura et des séquences chez Skyrock ou Universal, là des scènes tournées au drône (à la façon de PNL diront certains) et des clins d’œil à MHD ou à 50 Cent, notamment cette fois où le rappeur new-yorkais a acheté toutes les places d’un concert de Ja Rule, condamnant ce dernier à performer dans une salle vide…

Après tout, le rap s’est également construit à travers ses clashs, plus ou moins mythiques, plus ou moins rigolos, mais qui donnent à chaque fois l’occasion aux fans de se déchainer sur les réseaux, et à des médias comme BFM de salir un peu plus l’image du genre. Ici, tout se passe entre Apash, rookie à qui tout semble promis, et Mastar (joué par le rappeur Sams), vieille gloire en manque de renouveau. C’est passionnant, car jamais caricatural ou surjoué.

L’une des grandes réussites de Validé est d’ailleurs ce casting extrêmement juste. On pourrait, c'est vrai, s'étendre sur les performances impeccables de Sabrina Ouazani et Adel Bencherif, mais ce sont bien les trois personnages principaux qui captent l'attention : Brahim, William et Clément, le jeune rappeur en question. Celui-ci est incarné par Hatik, dont la cote ne cesse de monter depuis la sortie de sa première mixtape (« Chaise pliante ») en août dernier. C'est d'ailleurs assez amusant de se dire que le jeune homme a dû ces derniers mois être confronté à la même réalité que celle de son personnage : la découverte du monde âpre des majors, la contradiction entre son éthique personnelle et la réalité de l'industrie du disque, les querelles souvent futiles du rap jeu, etc.

Autant dire que Validé évite constamment de verser dans le cliché, et qu'on a déjà hâte de découvrir la deuxième saison. Car, oui, la série a d'ores et déjà été confirmée pour une nouvelle salve d'épisodes.

La première saison de Validé est à découvrir sur CANAL+ à partir du 20 mars.