"Tell Me Iggy", un docu sur l'Iguane à regarder dès maintenant sur CANAL+
Qui est vraiment Iggy Pop ? À la manière de tout bon documentaire, celui de Sophie Blondy, diffusé sur CANAL+, tente de répondre à cette épineuse question. Et y parvient de brillante façon : en réunissant des intervenants de prestige et en plongeant dans son intimité, à Miami, où l’Iguane semble (un peu) se reposer après des années d'excès.
2022 M05 18
Que l'on soit sensible ou non à sa musique, c'est un fait indéniable : Iggy Pop est l'une des dernières rockstars encore en vie. Mieux : il est l'une des rares légendes à continuer de faire de la musique, à tenter de se réinventer ailleurs, même maladroitement. À 75 ans, l'iguane n'a pourtant plus rien à prouver, et c'est précisément ce que tend à rappeler, en sous-texte, le documentaire Tell Me Iggy réalisé par Sophie Blondy, avec qui l'Américain a déjà eu l'occasion de tourner. C'était en 2012, c'était pour L'étoile d'un jour et le temps écoulé a visiblement permis à la réalisatrice de penser pleinement son projet.
C’est qu’il en faut du temps pour saisir les multiples recoins d’une carrière longue de six décennies, pour réunir un casting XXL (Debbie Harry, John Waters, Béatrice Dalle, Johnny Depp, etc.) et pour pénétrer ainsi son monde, à Miami, dans les coulisses de son intimité.
Interviewés par Antoine De Caunes, les différents intervenants y vont tous de leurs analyses, clament tour à tour leur respect et leur admiration : tandis que Debbie Harry se remémore les débuts de Blondie aux côtés d'Iggy Pop dans un New York bouillonnant, que Béatrice Dalle en parle comme « d'un poète punk », le critique Nick Kent va jusqu’à le considérer comme « l’une des plus grandes bêtes de scène du XXe siècle, avec James Brown, Mick Jagger et Prince ».
Iggy Pop, en revanche, préfère simplement évoquer sa liberté, sans se soucier de son héritage, pourtant conséquent : on parle tout de même d'un artiste qui a préfiguré le punk avec les Stooges, participé à l'effervescence du glam avec Bowie, affolé les foules sur scène et fasciné de nombreuses générations de rockeurs au point de collaborer avec Josh Homme et Matt Helders (Arctic Monkeys) au cours des années 2010.
Soucieux de retracer fidèlement certaines périodes de sa vie, Tell Me Iggy n'évite pas l'addiction à la drogue, les abus, la schizophrénie et toute cette folle période qu'était la double décennie 1960-1970. C'est à la fois passionnant et tout bonnement étonnant quand on voit aujourd'hui l'Américain aborder la vie selon une hygiène de vie impeccable, très saine, comme pour vaincre la mort et continuer à tout donner une fois sur scène.
Tell Me Iggy, un documentaire disponible sur myCANAL.