2020 M11 6
Il faut s’appeler Sébastien Tellier et avoir fait de l’excentricité un mode de vie pour penser à sortir un album live en plein confinement, au sein d’une année noire pour le monde du spectacle vivant. Il faut surtout un réel talent pour enchainer les albums et les projets parallèles avec une telle classe, tournant constamment le dos aux habitudes, au confort, et composant une multitude de classiques : L’amour et la violence, Divine, Comment revoir oursinet ? ou Ricky l’adolescent, tous ces titres que le Français s’amuse à revisiter aujourd'hui sur « Simple Mind ».
Pour le plaisir, simplement dans l’idée de leur offrir un joli lifting : « "Simple Mind" est une renaissance pour ma musique, précise-t-il. Pour ce concert minimaliste, je démaquille mes chansons et je vous les fais redécouvrir dans un style pur et plus intime que dans leur version album. Je veux vous emmener au plus près de mes accords, de mes mélodies, de ma voix et partager avec vous l’essence de mon art, simplement. »
Les plus fidèles à l'œuvre de ce grand barbu se rappelleront au bon souvenir de « Sessions », un disque sorti en 2006, né après avoir découvert les sessions radio de Willie Nelson dans un épisode de Monk et sur lequel il revisitait en version acoustique les grands moments de ses premiers albums - ainsi que La Dolce Vita de Christophe.
Voilà en partie pourquoi on ne retrouve ni La ritournelle, ni Universe sur « Simpled Mind », essentiellement consacré aux derniers longs-formats de Sébastien Tellier. Pas toujours les plus fascinants (l’alambiqué « My God Is Blue »), mais toujours riche en audaces et en propositions inédites. À l’image de cette nouvelle version de Look, dépourvue de ses synthés accrocheurs, abandonnée à la soustraction et à l’intime plutôt qu’à la démonstration de force.