La success Story de Justice en 5 dates

  • De retour en novembre avec un troisième album qui s’annonce encore meilleur que les précédents, le duo de Justice méritait qu’on revienne sur son chemin de croix. Comment sont-ils devenus les plus forts ? Réponse en cinq dates marquantes.

    2005 : En pleine vague indie rock anglaise, la planète pop voit débarquer deux mecs au look pas possible par la porte de derrière. Gaspard Augé, graphiste reconverti, et Xavier de Rosnay, ancien élève en architecture, bousculent le petit monde du rock en Converse avec un premier EP qui met tout le monde d’accord. « Waters Of Nazareth » et son titre Let There Be Light transpirent le Red Bull à plein nez. Malin, Pedro Winter les a signés en 2003 pour un remix de Never Be Alone. Inutile de préciser qu’un an plus tard, le groupe Simian devient le meilleur ami du duo.

    2007 : Trois semaines après la victoire de Nicolas Sarkozy, Justice débarque avec « Cross », un premier album aux mélodies « danser plus pour transpirer plus ». Sans surprise, D.A.N.C.E. devient le hit de l’été et le duo, qui n’a pas oublié d’emprunter des disques à la médiathèque, trouve le moyen de citer un groupe italien obscur (Goblin), à l’origine des bandes-son de Dario Argento. Le début de carrière de Justice est pourtant tout sauf un film d’horreur : après avoir déclenché la polémique avec leur clip pour Stress (réalisé par Romain Gavras), le groupe publie son docu A Cross The Universe. Quarante ans après les Beatles, dix ans après les Daft, les poulains d’Ed Banger se lancent à l’assaut des États-Unis. Et le pire, c’est que ça marche.

    2009 : La pop étant conçue comme un boomerang, connaître le succès trop rapidement se finit souvent par un retour de bâton dans la face. Deux ans après leur explosion mondiale, le dancefloor à hispters se vide au fur et à mesure que le groupe écoule ses disques. C’est à ce moment qu’apparaît la célèbre photo de Gaspard et Xavier mixant sur des machines débranchées. Dans un délire mégalomaniaque, Justice se rêve en Motörhead électronique et remplit ses scènes de murs de faux amplis Marshall. Plus dur sera le chut.

    2011 : Sans transition, 2011 sera l’année du vertige. Le parrain du duo, Dj Mehdi, meurt en tombant de sa mezzanine après les avoir largement soutenus à leurs débuts. « Audio, Video, Disco », le deuxième album de Justice, ne remue pas les foules (qui se souvient d’un seul titre de cet album d’ailleurs ?). Pire encore, l’année suivante, le duo remporte une Victoire de la Musique catégorie « album de musique électronique », ce qui n’est jamais bon signe. Certains commencent à se dire que l’histoire de Justice est derrière. Et que continuer de porter des vestes en jean de Hard FM, à l’approche de la quarantaine, ça va commencer à devenir un peu ridicule.

    2016 : L’année du come back auquel finalement personne ne croyait. Alors que les grands frères (les Daft) planent sur leur propre histoire avec, à chaque fois, un temps d’avance, Gaspard et Xavier font un retour savamment orchestré par Pedro Winter. Le patron d’Ed Banger lâche le premier single Safe and Sound l’air de rien dans un festival (ça vous rappelle pas le teasing des Daft à Coachella pour « Random Access Memories » ?). Quant au deuxième morceau, Randy, il évoque la grande heure de la disco Moroder, avec cette science du break parfait. On n’a peut-être rien entendu d’aussi fort cette année. Et finalement, c’est ce qu’on appelle une carrière menée avec une certaine justesse.

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