Qui sont les meilleurs rappeurs américains de 2019 ?

Tout va tellement vite dans le hip-hop américain que réunir les dix rappeurs les plus influents, les plus fascinants et les populaires depuis début janvier relève presque de l’exercice impossible. Courageux, Jack s’y est tout de même risqué.

Boogie

On en parlait longuement dès janvier, et notre avis sur le rappeur californien n’a pas changé : son premier album, « Everything's For Sale », reste sans aucun doute l’un des meilleurs albums parus en 2019. Tous genres confondus, serait-on tenté de dire.

Juice WRLD

Une tournée européenne aux côtés de Nicki Minaj, des pensées suicidaires qui font écho à ses contemporains de la scène « Rap SoundCloud », une course mortelle vers l’amour (« Death Race For Love », titre de son deuxième album) et une réputation de MC qui n'est plus à faire depuis qu'il a freestylé durant plus d'une heure à la radio américaine : ces derniers mois, tout sourit à Juice WRLD qui, malgré des goûts douteux (Panic! at the Disco, Fall Out Boy ou Paramore font partie de ses influences), compose des morceaux à reprendre en chœur.

« Ça t’ouvre les portes à des émotions que tu ne ressens pas habituellement en étant sobre », racontait-il à la chaîne YouTube NoJumper pour expliquer sa dépendance à la drogue. Intéressant de voir à quel point on pourrait s’approprier la sentence pour décrire sa musique.

J.I.D

J.I.D. n'a pas la même réputation que l'acteur hollywoodien à qui il a dédié deux projets (« Di Caprio 1 » et « Di Caprio 2 »), mais le mec a clairement la cote. Parce qu'il est signé sur le label de J. Cole (Dreamville Records), et parce qu'il balance par instant des punchlines qui impactent l'esprit : « Live life like a baby that was dead at birth but came alive and fucked the nurses. »

Gunna

Gunna a été biberonné au son de Young Thug, a appris le rap à travers Young Thug et produit donc des morceaux qu’aurait pu composer son idole. Un simple copiste ? Plutôt un MC qui a l’honnêteté de citer ses sources, et de le faire (très) bien !

YBN Cordae

Les moins attentistes à l'actu US débordante l'ont remarqué et découvert aux côtés d'Orelsan sur Tout ce que je fais, extrait de la réédition de « La Fête est finie ». Les autres (on oserait presque dire les « vrais »), savent que ce membre du Young Boss Niggaz est aussi engagé (cf. ses concerts lors du mouvement Black Lives Matter) que marrant - à titre d'exemple, Locationships évoque tous les endroits où le jeune MC a conclu sa soirée dans le lit d'une fille.

Megan Thee Stallion

On ne parle pas assez de Houston lorsqu'on évoque la scène hip-hop américaine, et c'est un tort. On parle assez peu de la scène féminine également, et ce n'est pas forcément plus flatteur. Surtout quand on connait l'existence de l’excentrique Megan Thee Stallion, influencée par le légendaire Pimp C et adoubée par le non moins mythique Q-Tip. On le comprend : signée sur 300 (maison mère de Young Thug ou Fetty Wap), la Texanne semble aussi à l'aise dans le rap technique que dans le hip-hop provocant, donnant l'impression de tendre à chacun de ses morceaux le majeur à ceux qui pensent qu'il n'y a que Cardi B et Nicki Minaj pour représenter le hip-hop féminin.

Schoolboy Q

Dans l’ombre de Kendrick Lamar, Schoolboy Q incarne depuis plusieurs années la face sombre du hip-hop West Coast. Sur son dernier album, « Crash Talk », il continue ainsi de narrer l’envers du rêve californien. En clair, CrasH, CHopstix et Tales sont des titres qui s’éloignent des plages bondées de bimbos pour rester connectés à la rue, où le danger rôde à chaque corner.

YG

Sans prévenir, YG est lui aussi de retour avec un nouvel album, « 4REAL4REAL ». Et c’est tant mieux : on se dit ainsi que, malgré la disparition de Nispey Hussle, la West Side peut toujours compter sur de brillants rappeurs pour accompagner de futures longues rides le long des côtes californiennes. Mais pas que, bien sûr.

Roddy Ricch

Puisqu'on parle de Nipsey Hussle, parlons de Roddy Ricch, qui a récemment été présélectionné parmi la prestigieuse « Freshman list » du magazine XXL. Et qui a déclaré : « Nipsey est la raison pour laquelle je suis là aujourd'hui. » Pas un mince hommage de la part du jeune rappeur de Compton, visiblement habitué aux éloges funèbres (Die Young a été écrit le soir de la mort d'XXXTentacion...). La voix est souvent autotunée, les mélodies sont systématiquement accrocheuses et le flow toujours travaillé. Un must, donc.

Lil Gotit

Lil Gotit vient d’Atlanta, il en est visiblement très fier (ses duos avec Gunna en sont de parfaits exemples), mais il compte bien ne pas en rester là. Il suffit de lire les longs papiers dont il bénéficie dans la presse spécialisée anglo-saxonne, d’écouter son deuxième album (« Crazy But It’s True ») ou de tendre une oreille à son dernier single (Superstar) pour comprendre que, oui, le jeune rappeur n'a de petit que le nom.