Qui es-tu Lombre, toi le rappeur-chanteur entre Ben Mazué et Fauve ?

L’obscurité ne chasse pas l’obscurité, seule la lumière peut le faire. Et ça, le mi-rappeur mi-chanteur Lombre, natif de Rodez et inspiré par l’outre-noir de Pierre Soulages l’a très bien compris. De son vrai nom Andreas Touzé, l’Aveyronnais s’apprête à sortir de l’ombre avec un premier album plein d’espoir.
  • « Lombre » décrit par Andreas, ça donne quoi ?

    Lombre c’est un personnage à la fois réel et imaginaire, c’est une face de moi, plutôt cachée. Celle qui ne dit pas forcément les choses au quotidien, qui renferme plein de choses et qui a envie de les sortir.

    Comment as-tu commencé à faire de la musique et comment tu t’es décidé à donner accès à ton travail au monde entier ?

    J’ai commencé tôt la musique. Depuis tout petit je dansais dans mon salon, je chantais. Et puis à un moment donné mes parents se sont séparés quand j’avais douze ans, ça a été l’élément déclencheur dans ma vie où j’ai eu besoin d’extérioriser des choses. Au début j’écrivais des petites histoires, des chansons, puis tout naturellement j’ai eu mon premier projet.

    Quelles sont tes références et tes inspirations ?

    De nos jours, je trouve que les artistes écoutent plein de choses. C’est moins sectaire qu’à l’époque où il y avait que du jazz ou que du rock. Aujourd’hui, les influences arrivent de partout. Il y a plein de choses que j’écoutais dans la musique et que je voulais retrouver dans la mienne. J’ai donc essayé de faire un mélange de plein de choses. Noir désir m’a beaucoup marqué, Orelsan, Georgio, Gael Faye, Ben Mazué, et Fauve bien sûr, la référence majeure du projet. Ça m’a mis à l’aise dans le fait d’être décomplexé avec les mots, et d’avoir une posture plus théâtralisée : je me laisse porter par les mots.

    Ton deuxième EP, la lumière du noir fait référence à Pierre Soulages, en quoi il t’inspire ?

    Pierre soulages a toujours été un peu chez moi car c’est un artiste de ma ville (Rodez). Mes parents étaient fans de ce qu’il faisait, il y a toujours eu des reproductions de toiles, des livres chez moi. Jusqu’à très tard je ne m’étais jamais plongé dans son univers. Ce qu’il s’est passé, à force de faire des dates vers chez moi, on me répétait souvent : « c’est marrant on dirait un peu du soulages en musique » ; je me sers de mes noirceurs intérieures pour aller chercher de la lumière, de l’espoir, et c’est exactement ce qu’il faisait lui aussi dans la peinture. Une philosophie s’est croisée. J’ai donc fait un morceau qui s’intitule « la lumière du noir », que j’adore, et ça a même été le titre éponyme du l’EP.

    Le sentiment de l’espoir revient souvent dans tes chansons, est-ce que c’est le message que tu veux faire passer quand t’écrit tes textes ?

    Oui. J’ai été inspiré par pas mal de groupes « dark », mais aussi lumineux. J’avais ce fantasme de voir des sourires sur la tête des gens, de les aider, d’aller vers quelque chose de positif. Pour moi c’est primordial de faire quelque chose de lumineux, de se servir de ces failles-là pour aller chercher de la joie. C’est ce que j’ai ressenti avec Fauve notamment, et ça m’a guéri dans une période difficile de ma vie.

    Il y a quelques mois tu as fait ton premier Zenith, qu’est-ce que ça fait d’être devant tous ces sourires, dans cette salle aussi exceptionnelle ?

    J’ai été invité pour faire la première partie de Ben Mazué, et c’était un honneur pour moi. Ce premier Zenith, j’ai eu l’impression de l’apprécier plus que tout au monde. Pour moi, c’était la consécration de toutes ces années de boulot. J’ai apprécié l’avant, le pendant, l’après. C’est tellement grand et tellement impersonnel, tellement de bruit à la fin des morceaux, c’est assez incroyable. Si tout doit s’arrêter demain pour X raisons, j’aurais déjà vécu ça, et c’est déjà incroyable.

    Ça fait deux ans que tu travailles sur ton premier album, quelles couleurs musicales souhaites-tu donner à ce disque et quelles sont les thématiques que tu veux aborder ?

    J’ai toujours bossé avec un gars, Clément Libes. J’étais hyper content de travailler avec lui sur l’EP, et très content de pouvoir réitérer le travail sur le prochain album. C’est un honneur pour moi de bosser avec ce gars-là. À la base je suis plus dans le texte que dans la musique, et du coup, travailler avec des gars qui sont bons dans ça, c’est toujours appréciable. Sur l’album on retourne à quelque chose de moins électro, on se dirige vers quelque chose de plus acoustique. On retrouve des vraies batteries, des trompettes, des chœurs, des instruments moins virtuels en somme. Sur les thématiques, j’ai essayé d’aborder des sujets qui me tiennent à cœur, qui me ressemblent.

    Comment appréhendes-tu la sortie ?

    C’est beaucoup de travail, et c’est stressant, vertigineux. On n’est pas en tête d’affiche mais on sort quand même un album. Je travaille avec Ulysse maison d’artistes, et ils me donnent l’opportunité de réaliser l’album de mes rêves : travailler dans des studios de fou, c’est une chance inouïe. Donc forcément j’y place pas mal d’attente, mais il y a aussi une grosse hâte, parce que j’ai confiance en mes morceaux. Ils sont en moi depuis plusieurs mois maintenant, et j’assume le truc à 100%.

    Le premier album de Lombre "Ailleurs" sortira le 12 mai 2023, avec en prime, un premier extrait intitulé "Fête" le 3 février prochain.

    À noter : Lombre sera sur la scène de la Maroquinerie à Paris le 23 mai 2023.

    Toutes les informations des concerts à venir sont à retrouver sur ses réseaux sociaux et son site web.

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