2018 M05 7
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il fut un temps où il fallait se frayer un chemin à la machette pour obtenir des informations sur Jungle. Et pour cause, quand le groupe se lance en 2013 les seules informations sur le duo se résument à deux lettres : J et T. Il faudra attendre la fin de l’année et leur premier concert public pour pouvoir enfin mettre un visage sur les consonnes, « J » pour Josh LLoyd-Watson et « T » pour Tom McFarland. Si l’histoire donne une impression de déjà-vu c’est normal : deux jeunes gars talentueux et mystérieux qui buzzent grâce à leur musique électro, jusque-là il ne manque que les casques pour faire un remake de Daft Punk.
Meilleurs potes. Si le duo de Jungle reste autant en retrait c’est qu’il n’y a aucune place pour l’égo dans leur univers. Loin des prises de têtes Josh et Tom se contentent de faire de la musique en parfaite symbiose, il faut dire que ça aide d’être les meilleurs potes du monde depuis l’âge de neuf ans. Le Velvet Underground, The Strokes, Bon Iver, Mos Def, Chet Baker, Eminem… Jungle cumule les influences et son terrain de jeu musical est au moins aussi dense que la forêt amazonienne. Quand le groupe sort son premier album éponyme en juillet 2014 on lui collera l’étiquette à rallonge de de Soul-Funk-Electro-Pop. Rien que ça.
Premier contact. Pour certains c’est la musique de Fifa 15, pour d’autres c’est le clip de fou qui est passé dans le fil d’actualité et qui squatte les propositions Youtube. Les titres de Jungle sont des hymnes funk, d’irrésistibles appels à la danse étroitement mêlés d’esthétisme brut. Dans la composition c’est toute une multitude de sons qui se superposent pour donner corps à leur morceau comme c’était le cas avec Drops : des grincements de porte, des pas dans le sable, des canettes de soda… Le studio est un instrument à part entière pour Josh et Tom qui regorgent d’idées.
En toute simplicité. Malgré la complexité des pistes tous les morceaux sont repensés pour être joués sur scène. A cette occasion le duo s’étend même à un groupe entier où les danseurs côtoient les musiciens. Bien plus qu’une lubie la danse fait partie intégrante du projet, il suffit de regarder les clips mis en ligne pour s’en rendre compte. Chacun de ces courts-métrages impressionne tant ils brillent par leur simplicité et leur beauté. Ici c’est un esthétisme brut qui est présenté, pour laisser parler la musique et les corps. Et ce n’est pas la petite championne de hip-hop B-Girl Terra qui dira le contraire.
Jungle sera en concert au Trianon le 20 mai.