Pourquoi les "listening parties" cartonnent sur Twitter depuis le confinement

Depuis le mois de mars, le chanteur des Charlatans Tim Burgess organise sur le réseau social des « listening parties » qui font un tabac, avec un principe simple venu durant le confinement : on laisse la parole aux artistes, libres de raconter les coulisses d’un album avec des photos ou des anecdotes. Liam Gallagher, Blur, The Streets ou encore The Vaccines se sont prêtés au jeu de ces écoutes 2.0 et vu le succès de celles-ci, le concept est peut-être là pour durer.

Si en France, le président répète à tout-va qu’il faudra se réiventer, Tim Burgess n’a pas attendu un discours de Macron pour mettre le train en marche. Fin mars, l’Anglais a eu une idée de génie : inviter un artiste bloqué à la maison à parler de l’un de ses albums sur Twitter. Le principe : tout le monde se connecte à une heure précise, appuie sur play et attend les tweets dudit musicien en temps réel. Nom de code de l’opération : « Tim’s listening parties ». 

La première écoute en direct a eu lieu avec Franz Ferdinand le mardi 24 mars. La même semaine, Blur, Ride et l’ancien guitariste d’Oasis Paul Bonehead Arthurs se sont succédés sur Twitter pour raconter l’histoire de ces albums mythiques (« Parklife », « Going Blank Again » et « Definitely Maybe »). À chaque chanson, l’artiste en question partage un message, une photo, un ressenti ou une anecdote. Il peut aussi retweeter les messages d’autres personnes impliquées dans l’album, comme un photographe ou un designer qui, de son côté, participe aussi à la fête virtuelle. Bref, la première semaine est un succès. Et comme le monde n’était pas encore prêt à se déconfiner, les écoutes en direct ont continué. 

Shed Seven, Tears For Fears, The Cribs, Teenage Fanclub, Sleaford Mods, The Libertines, Idles, Pulp, The Beta Band, The Coral… Presque tout le gratin du rock britannique accepte l’invitation. Des groupes cultes tout comme des « petits nouveaux » se connectent pour nouer un lien avec les fans sans passer par la case médias. Une approche dans l’ère du temps qui cartonne sur les réseaux sociaux puisque les auditeurs sont en interaction directe avec l’artiste, et peuvent même tenter de lui poser une question. Des images inédites sortent des placards et, à l’aise à la maison, les artistes sont plus enclins à lâcher quelques confidences. 

Le succès est tel que Tim décide, à l’opposé de son pays, d’ouvrir les frontières et de laisser la parole à des groupes américains ou australiens (Grandaddy, DMA’s, The Shins, MGMT, etc.). Des nouvelles têtes sont également invitées, comme Sports Team qui a récemment sorti son premier album « Deep Down Happy » ou encore The Orielles. Car si durant le confinement, les temps étaient propices à l’introspection et à la nostalgie, de nouveaux albums sortent dans les bacs et les « listening parties » de Tim pourraient devenir un passage obligé pour les futures sensations rock du pays.

Mais pour vraiment mesurer le succès de ces écoutes en ligne, il y a un outil : Liam Gallagher. Annoncé en première semaine aux côtés de Bonehead, le chanteur, pourtant hyperactif sur Twitter, n’a pas pointé le bout de son nez. Le 12 juin, pour la sortie de son « MTV Unplugged », la grande gueule était bien là pour affoler la twittosphère. 

Pour ceux qui ont raté des directs, toutes les écoutes sont disponibles en replay sur ce site avec les tweets en question. Impossible d’affirmer que Tim continuera ses écoutes une fois la pandémie totalement finie, mais des écoutes sont programmées jusqu'en juillet. Il tient là un concept à ne surtout pas lâcher.

Pour réécouter les émissions, c'est par ici.