Rima Abdul Malak, ministre de la Culture : une bonne nouvelle pour la musique ?

Enfin un espoir ? Nommée vendredi 20 mai en remplacement de Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak peut faire valoir une certaine expérience des musiques actuelles. Pas de quoi espérer une révolution, mais peut-être un peu de mieux.
  • Pour beaucoup, c’est une découverte. Pour les acteurs de la culture, principalement à Paris, c’est sans doute un nom familier. Rima Abdul Malak, nouvelle ministre de la Culture, va de toute façon devoir convaincre. Certes, son précédent poste de conseillère en culture et communication à l’Élysée ne laisse pas présager d’un projet de rupture avec le précédent quinquennat. Malak était d'ailleurs pressentie à ce poste dès 2020, certains l’appelaient même carrément "l'autre ministre de la culture”. Ce qui n'est pas forcément un compliment, si observe le bilan pas franchement brillant de Roselyne Bachelot. Mais on peut aussi tenter d’être optimiste. Comme l’est Matthieu Chedid, par exemple, qui la présente comme une “super copineau Parisien. Il présente celle avec qui il partage des origines libanaises comme aimant “la musique, les artistes, et elle est très fidèle”. On espère pouvoir le vérifier.

    Leur rencontre s’est faite alors que la future ministre assurait la programmation pour l’ONG Clowns Sans Frontières, organisant des spectacles en zone de guerre. Elle a ensuite mis un pied dans la politique culturelle via CulturesFrance (aujourd’hui Institut Français), un organisme public diffusant la culture française à l’international. Elle y a d’ailleurs dirigé pendant un an la branche musiques actuelles. Gageons qu’elle y aura conservé certains contacts.

    Mais c’est bien son parcours à la mairie de Paris qui peut susciter un minimum d’espoir chez les amateurs de musique. Entre 2008 et 2014, elle officie auprès de Bertrand Delanoë, devenant même conseillère en 2012. Dans ses divers chantiers, elle a notamment été l’interlocutrice du Centquatre ou de la Gaîté Lyrique, et a participé à l’élaboration du centre hip-hop La Place (finalement ouvert en 2016). Surtout, c’est à elle que l’on doit l’organisation des États généraux de la nuit en 2010, point de départ d’une refonte majeure des politiques publiques dans la capitale à destination des salles et organisateurs de spectacles.

    Pas forcément de quoi trépigner, bien sûr. D’autant que si on doit à la nouvelle ministre la mise en place de l’année blanche pour les intermittents en 2020, c’est également elle qui a organisé la même année cette rencontre lunaire avec Emmanuel Macron, où celui-ci appelait à “enfourcher le tigre”.

    Plus largement, malgré son expérience dans le milieu culturel, son profil reste avant tout très technocratique. Dès lors, difficile d’imaginer ce que pourrait bien être sa vision pour le secteur musical, ou même culturel dans son ensemble. Si ce n’est celui d’une gestion sage des politiques en cours. Et sur ce plan, elle a déjà deux gros dossiers : la fin de la redevance audiovisuelle (et donc une refonte totale du financement audiovisuel public) et l’amélioration du pass culture. Autant dire que la musique n’est sans doute pas au cœur de ses préoccupations. À quand Jean-Michel Jarre ?

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