2016 M11 10
Apple. Bienvenue à Gattaca. Her ! A.I… Si les films d’anticipation froids et propres comme un catalogue IKEA ont tous leur vision du monde parfait, ils au moins ceci en commun que leurs histoires se déroulent toujours sur un fond de musique minimaliste. Du piano, généralement. Et, si possible, sans voix. Dans ce registre, Max Richter, aux commandes des thèmes de la troisième saison de Black Mirror, est ce qu’on peut appeler, sans trop tarder sur son CV, un expert.
Les Experts. Étudiant à la Royal Academy of Music (l’un des meilleurs conservatoires au monde), Max Richter est un compositeur allemand que le public a pu découvrir avec les bandes-son de Valse avec Bachir, Miss Sloane ou Wadjda. Des films « politiques », où Richter développe des thèmes dans la lignée des pères Philip Glass ou Steve Reich. Plus confidentiellement, il a également composé l’année dernière Sleep, une pièce de huit heures pour aider le sommeil (« Dormir est une de mes activités favorites. »), ou réécrit sa version moderne et pétulante des Quatre Saisons de Vivaldi (Recomposed by Max Richter, 2012).
Étrange enfer. Avec cette nouvelle série Netflix, et à l’instar de Stranger Things révélant le talent du groupe S U R V I V E pour recomposer des ambiances eighties de hangars hantés, Max Richter part à la rencontre d’une immense communauté de binge-watchers avec ses mélodies piano-violon à vous faire fondre le cœur. « C’est si morne, dit-il à propos de l’ambiance de Black Mirror, je voulais que la musique soit une réponse très émotive à cette sorte d’enfer dans lequel les personnages évoluent. » Drôle de constater que lorsqu’on imagine un futur sous la gouvernance robotique, la partition est toujours la seule résistance humaine.