Malgré le "connard de virus", 2020 a été une très bonne année pour la musique française

Chaque année, le syndicat national de l'édition phonographique (le SNEP) édite son bilan sur l'année musicale écoulée. Chaque année, c'est l'occasion de tirer un bilan. En 2020, conclusions s’imposent : le marché se diversifie et l'expression francophone, sauf pour Renaud, n'est plus une barrière à l'export.
  • Douze mois entre parenthèses. Voilà comment on pourrait être tenté d'évoquer 2020, une année plombée (entre autres) par des confinements successifs, la fermeture des lieux culturels et les crises qui en découlent. Sur le plan musical, et à en croire le rapport du SNEP, Il existe malgré tout quelques motifs de réjouissance. Déjà, quel plaisir de constater que le marché de la musique enregistrée en France reste stable, avec 781 millions d'euros générés, et ce malgré l'arrêt des concerts, les sorties d'albums reportées ou les points de ventes fermés.

    Merci au streaming ? Oui, clairement : en sept ans, les exploitations numériques sont passés du quart à près de 3/4 du chiffre d’affaires, devenant même la première source de revenus ces trois dernières années avec une augmentation de 17,9% par rapport à 2019 - à titre de comparaison, les revenus physiques ont quant à eux chuté de 19,9% sur la même période. Pour le dire clairement, le streaming sous toutes ses formes représente aujourd’hui 70% du marché français.

    Ces chiffres n’ont rien d’anodin, surtout au sein d’une époque confinée : ils témoignent de l'intelligence avec laquelle les services de streaming ont su adapter leurs formules d'abonnement (et leurs playlists !) aux attentes des consommateurs. Mais aussi de la créativité dont font preuve les artistes pour promouvoir leur musique en ligne (via TikTok, via les livestreams, etc.), conscients que 96% des 16-24 ans écoutent désormais de la musique en ligne.

    Surtout, chaque semble avoir pris conscience de l'importance de la musique au sein de notre quotidien, à tel point que l'on passerait en moyenne 12h17 par semaine en compagnie de nos morceaux préférés. Et ça, à tout moment : à lire le rapport du SNEP, on apprend ainsi que 70% des gens écoutent de la musique pendant les moments de détente, 56% en faisant le ménage ou 47% en cuisinant. Les chiffres sont là, à vous d’en tirer les conclusions souhaitées.

    Là où cela devient réellement intéressant, en revanche, c'est lorsqu’on constate à quel point les productions françaises sont plébiscitées, 80% des 200 meilleures ventes étant issues de la production hexagonale.

    Autre statistique ? Dix-neuf artistes produits en France font partie du top 20 des répertoires les plus achetés et écoutés. Avec, toujours, une mainmise du hip-hop et de la pop sur le reste du marché. Aya Nakamura, Angèle, Ninho ou encore Bigflo & Oli font ainsi partie des 65 musiciens produits en France à être certifiés à l'international, là où cet honneur était réservé jusqu'à présent aux artistes issus des circuits électroniques. À présent, ce sont eux qui cumulent les albums de diamant, brillent à l'étranger et évitent de tirer des conclusions trop pessimistes à propos de 2020.