Mais au fait, pourquoi parle-t-on d'une “jam” ?

En concert, en répétition ou même à la maison, de nombreux musiciens se sont essayés à l’exercice de la “jam” (ou du “bœuf” pour les non-anglophones). Eh bien sachez que le terme ne sort pas de nulle part.
  • Selon le site officiel de la langue française, une jam est “une séance musicale improvisée fondée sur des standards de jazz à laquelle peuvent se joindre différents musiciens.” Mais, avant d’atteindre le vocabulaire de la musique, le mot “jam” existait déjà. Tout d’abord synonyme de confiture (mais aussi d’embouteillage), c’est seulement dans les années 1930 qu’il prend le sens qui nous intéresse. 

    En réalité, l’origine de “jam” ne vient pas de l’anglais, même s’il est apparu pour la première fois aux Etats-Unis. “Jam” est issu de l’hindi, l'une des principales langues en Inde, et plus précisément du terme “jamboree” (qui signifie fête ou rassemblement). Il apparaît pour la première fois en 1920 dans la langue de Shakespeare grâce à Robert Baden-Powell, fondateur du scoutisme, qui l’utilise pour désigner la première réunion de scouts internationale.

    Une dizaine d’années plus tard, “jamboree” est raccourci, histoire d’être plus simple à prononcer, et il reprend son sens d’origine : la fête. Mais aux Etats-Unis, il se rapproche petit à petit de la beuverie, plus que de la fête en général. Et c’est à ce moment-là qu’il entre dans l’univers musical. Alors que les premiers grands musiciens de jazz s’essayent à de nouveaux morceaux et des nouvelles sonorités, ils utilisent le terme de “jam” pour définir leurs séances d’improvisations en studio. 

    Le mot “jam” a forcément le droit à son équivalent français : “faire un boeuf”. Bizarrement, le terme francophone est apparu avant l’anglophone. Au début des années 1920, le Groupe des Six se réunit régulièrement dans le restaurant “Le boeuf sur le toit” dans le 8ème à Paris pour improviser des chansons. De là en découle la fameuse expression.

    Même si “jam” est entré dans la musique dans les années 1930, sa véritable popularisation se fait à partir de la fin des seventies. Désormais, il est véritablement ancré dans le vocabulaire musical et il risque d’y rester pour toujours. Au fond, ce mot est utilisable à l’infini, tout comme une bonne jam session.