Mais au fait, d'où vient le logo des Rolling Stones ?

En 1969, les Beatles ont leur pomme, les Grateful Dead une tête de mort, mais les Stones n’ont pas (encore) de logo. Bonne nouvelle : les choses sont sur le point de changer.

En 1969, les Stones sont dans leur période magique. « Beggars Banquets » et « Let It Bleed », deux disques fabuleux, viennent de sortir et le groupe se prépare pour une grosse tournée en Europe. Comme le monde va entrer dans une nouvelle décennie, Mick et sa bande veulent un peu de vent frais : ils demandent à leur label, Decca, de leur produire des affiches pour la tournée. Le hic ? Le résultat ne plaît pas aux Stones. Ils se tournent donc vers le Royal College of Art de Londres qui leur présente l’un de leurs étudiants : John Pasche. Alors que son copain de classe Storm Thorgerson bosse sur « The Dark Side Of The Moon » des Floyd, John rencontre pour sa part Mick afin de discuter du style voulu, mais aussi pour recevoir des consignes. Un honneur pour ce jeune homme en dernière année d'étude, fan de Pop Art, et dont c’est le premier vrai travail. 

Une semaine plus tard, John apporte ses idées à Mick. Mais le chanteur n’est pas totalement convaincu par ses premières ébauches. Il demande quand même à John de revenir avec d’autres designs. Le jeune étudiant puise dans les affiches des années 1930 et 1940, ajoute un concorde, un gros paquebot et une belle voiture et là, bingo : les Stones adorent.

Le 29 avril 1970, John reçoit une lettre de Jo Bergman, l’assistant personnel des Stones. Il lui demande de créer un « logo ou un symbole pour l’inclure sur des lettres, des documents ou des dossier de presse ». Mick Jagger ajoutera qu’il veut un logo comme celui de Shell qui parle de lui-même, avec la même simplicité. Pour l’aider, le chanteur lui montre une image d’une déesse hindoue appelée Kali (à cette époque, Mick s’intéresse de très près à la culture de l'Inde). Sur l’image, un détail attire l’attention de John : la déesse tire la langue. 

John, qui se dit que ces lèvres et cette langue représentent le côté rebelle et provocant du groupe, trouve que son logo colle avec l’esprit des Stones. Il est vite adopté par le groupe dès la fin de l’année 1970. Et ça tombe bien, les Anglais ont enregistré un nouveau disque, « Sticky Fingers », et comptent le sortir en avril 1971. Pour la pochette, celle avec le zip sur le pantalon, les Stones ont fait appel à Andy Warhol, pape du Pop Art. D’ailleurs, durant de nombreuses années, beaucoup ont pensé que le logo avait aussi été créé par Warhol. Pour la première fois, la langue est imprimée sur la pochette d'un album. D’abord sur le dos de celui-ci, mais aussi à l’intérieur du pantalon dans certaines versions (aux USA par exemple) quand on descend la fermeture éclair.

Le logo n’a pas quitté les Stones en 50 ans. La preuve avec le nouveau single du groupe Living In A Ghost Town et sa pochette, où trône fièrement la langue. Même s'il faudra bientôt y ajouter un dentier.