Lianne La Havas est-elle la nouvelle bombe anglaise que le monde attendait ?

À 30 ans, l’ancienne protégée de Prince semble enfin prête à marcher dans les pas de ses compatriotes Amy Winehouse et Jorja Smith, deux autres Anglaises passées par la case succès.

Question intégration et diversité, l’Angleterre n’a de leçons à recevoir de personne. Sans rentrer dans de longues discussions sociologiques, le pays et sa culture sont le résultat d’un gigantesque brassage, notamment avec l’Afrique, l’Inde ou la Jamaïque. On ne sera donc pas surpris d’apprendre que Jorja Smith est née d'un père jamaïcain et d'une mère anglaise, que les parents de Skepta sont d’origine nigériane ou que Lianne La Havas est issue d’une famille composée d’un père multi-instrumentiste grec et d'une mère jamaïcaine. Un sacré mélange qu’on retrouvera tel quel sur son troisième album éponyme prévu pour le 17 juillet.

Hasard ou pas, son premier EP est sorti presque dix ans plus tôt, et son nom devrait vous dire quelque chose : « Lost & Found ». Oui, c’est le même que celui du premier album de Jorja, en 2018. Les points de comparaisons s’arrêtent là, mais c’est déjà pas mal. Pour le reste, Lianne La Havas n’a besoin de personne. Voir sa récente session Colors pour le titre Bittersweet, et pleurer.

À la fois pianiste, guitariste et songrwriter, Lianne ne doit son succès crescendo qu’à elle-même. Dans la foulée de son premier album « Is Your Love Big Enough ? », c’est Prince qui lui mettra le grappin dessus, jusqu’à l’imposer sur deux chansons de son album « Art Official Age », publié en 2014. La suite, pour La Havas, sera forcément plus facile. Sur son disque « Blood », en 2015, elle met en avant ses influences métissées avec un gros mélange entre folk, soul et pop, puis la met un peu en sourdine pour préparer ce qui pourrait bien être le disque de la consécration, « Lianne La Havas », aussi bien inspiré par Al Green que les Destiny’s Child ou Vulfpeck.

Produit par Mura Masa, le disque arrive à point nommé pour permettre à l’Angleterre de relever un peu la tête. D’autant que Lianne y rend un hommage inattendu à un autre groupe local, Radiohead, avec cette superbe reprise de Weird Fishes. Cette fois, toutes les étoiles semblent alignées pour permettre à ce poisson étrange de sortir de l’eau.

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