2021 M12 12
Thomas VDB – Comedian Rhapsodie (Flammarion)
On n’arrête jamais vraiment d’être rock. Avant d’être un humoriste, Thomas VDB a eu une première vie : celle d’un journaliste rock. Dans cette autobiographie, il retrace toute sa passion musicale, sa passion pour Queen (d’où le titre), la création d’un fan club français du groupe Korn. Et surtout, de fil en aiguille, comment il s’est retrouvé presque par hasard propulsé rédacteur en chef du magazine Rock Sound. « Un costume qui était trop grand pour lui », selon le comédien : la désillusion le rattrape, et le livre s’arrête au moment où il arrête ce premier métier. Un livre de passionné, mais qui est, bien évidemment, très drôle.
JD Beauvallet – Passeur (Les Editions Braquage)
Aucun autre que lui ne mérite autant ce titre. Si le terme de « passeur » peut s’appliquer à tout bon journaliste musical, JD Beavallet en a fait un sacerdoce. Fondateur des Inrockuptibles en 1986, il en a été le pilier musical jusqu’en 2018. Insatiable curieux, il a cherché (et cherche encore) sans relâche à dénicher la prochaine perle rare. À force d’arpenter le monde de la musique, il en a tiré de riches anecdotes passionnantes. Mais surtout, il retrace son propre parcours d’enfant timide et adulte solitaire, amenant une touche particulièrement touchante à ces mémoires.
Philippe Manoeuvre – Flashback Acide (Robert Laffont)
C’est déjà sa troisième autobiographie. C’est que Philman a beaucoup de choses à raconter. Fasciné par la mythologie du rock, il en est petit à petit devenu une incarnation. Avec son style toujours inimitable, il revient sur une période révolue (la drogue dans le rock), et pourtant pas si lointaine. Celle où il était encore électrique, incandescent, où il pouvait changer des vies. Pourtant, Manœuvre ne verse pas à fond dans la nostalgie, tant il réussir à rendre encore vivantes ces histoires improbables.
Jean-Yves Leloup – Ambient (Le Mot et Le Reste)
Le confinement a au moins permis de réhabiliter l’ambient. Trop vite associé à la musique d’ascenseur, le genre est bel et bien l’un des plus foisonnants et inventifs de le musique électronique. Bloqués chez eux, de nombreux mélomanes ont trouvé un moyen d’évasion dans ces paysages sonores. Spécialiste de la musique électronique depuis trente ans, commissaire de la récente exposition « Electro » à la Philharmonie de Paris, Jean-Yves Leloup rend un hommage mérité à ce style. De la création du terme par Brian Eno à ses ramifications plus récentes, en passant par les musiques de films, le livre nous dit tout sur cette « musique sereine pour des temps troublés ».
Jérôme Soligny – Rainbowman, 1967-2016 (Gallimard)
Il y a des rencontres qui changent une vie. Pour Jérome Soligny, journaliste pour Rock&Folk, cela a été celle avec David Bowie. Longtemps, il l’a accompagné, interviewé à chacune de ses venues en France. Jusqu’au décès du musicien anglais, il y a cinq ans. Depuis, Soligny a œuvré sans relâche à retracer toute la légende de Bowie, interviewant des centaines de personnes, des collaborateurs les plus fidèles comme Tony Visconti aux personnes de l’ombre. En résulte cet ouvrage en deux parties, sorties en 2019 (pour la partie 1967-1980) et 2020 (couvrant de 1983 à 2016), aujourd’hui réunies dans un imposant coffret. C’est ce qu’on appelle un livre définitif.
Hervé Bourhis et Julien Solé - Retour à Liverpool (Futuropolis)
L’histoire se joue à tant de petits riens que la simple question « et si » peut vite devenir vertigineuse. À elle seule, elle forme le genre de l’uchronie : une fiction où on imagine l’histoire sortie de ses rails. Certains, comme Philip K. Dick, se demandent ce qui serait arrivé si les nazis avaient gagné la guerre. D’autres, comme le scénariste de BD Hervé Bourhis, se posent une question bien plus essentielle : et si les Beatles s’étaient reformés en 1980 ? Avec les dessins de Jean Solé (fils du légendaire Jean Solé), il imagine le retour des quatre génies dans une aventure hilarante et électrique.
Karim Berrouka - Le club des punks contre l'apocalypse zombie (Editions ActuSF)
"Paris n’est plus que ruines. Et le prix de la cervelle fraîche s’envole. Heureusement, il reste des punks. Et des bières." Imaginez un Paris envahie par des zombies (classique) mais dont les protagonistes principaux seraient un groupe de punks (moins classique), enfermés dans un squat et cherchant à répandre l'anarchie jusqu'au sommet de la Tour Eiffel. C'est l'histoire que Karim Berrouka, chanteur du groupe punk Ludwig Von 88, nous proposait façon bibliographie en imaginaire, elle revient dans une version revisitée avec les superbes illustrations de Zariel. Et pour accompagner l'écoute, un CD inédit de 10 chansons, signées Karim Berrouka, saura accompagner ce récit politiquement incorrect à l'humour salutaire.