2020 M10 5
Située sur King's Road, à Londres, SEX n'aurait pu être qu'une boutique quelconque, quoiqu'au nom provocant, si elle n'avait pas été tenue en 1975 par deux personnalités capables de créer des angoisses chez les parents anglais - ces derniers étant forcément inquiets de voir leurs progénitures ressortir d'un tel magasin avec des vêtements troués et un tas d'accessoires flanqués d'un No future prêt à servir de slogan à toute une génération.
D'un côté, il y avait donc la créatrice Vivienne Westwood. De l'autre, Malcolm McLaren, ancien manager des New York Dolls et future tête pensante d'un groupe qu'il a monté de toutes pièces : les Sex Pistols.
Dans l’histoire du punk, SEX joue donc un rôle essentiel, ne serait-ce que pour son jukebox, placé à l'entrée et véritable ouverture sur le monde pour les futurs grands noms du punk britannique. « La première chose que nous faisions en entrant dans le magasin était d'aller vers le jukebox et de mettre de la musique, confirme Paul Cook, batteur des Sex Pistols. C'était génial d'écouter tous ces morceaux issus des années 1950/1960, c'était comme une éducation musicale... Au fil du temps, on a pu ajouter nos propres 45 tours dans le mix, mais le choix des disques portait l'empreinte de Malcolm avec une sélection d'outsiders et de freaks... »
Le 13 novembre, une compilation du label Stranger Than Paradise en retracera l'éclectisme avec une sélection pointue de 20 morceaux, allant aussi bien de Screamin' Jay Hawkins, Vince Taylor et Alice Cooper à Flamin' Groovies, Jonathan Richman et même Johnny Hallyday avec son Joue Pas de rock'n'roll pour moi. C'est en précommande ici-même et ça vient rappeler que, toute la musique que l'on aime, elle vient de là, elle vient de SEX.