2021 M07 20
« The Rockafeller Skank est une chanson que je me suis pris en pleine face quand j’avais 13 ou 14 ans, au début des années 2000. C’était l’un des premiers CD deux titres que j’ai acheté, et ça été une révélation. Sur ce titre, Fatboy Slim parvient à mettre en place une ambiance un peu étrange, à la fois rock et électronique, méga solaire et en même temps un peu violente. C’est ce qui en fait, selon moi, une sorte de tube de l’été alternatif, le genre de pépite que tu peux placer à n’importe quel moment : il est certes beaucoup moins lent et chill que les titres que l’on associe traditionnellement à l’été, sans doute à cause de la chaleur, mais il fonctionne quasiment à tous les coups. J’hésite même à le placer dans l'un de mes DJ sets cet été. Je me dis que le clin d’œil serait sympa quand on sait que j’ai acheté mes premières platines en regardant les vidéos de Fatboy Slim à Auchan.
À l’époque, c’était son fameux live à Brighton devant 200 000 personnes, et c’est la première fois que je voyais un DJ qui n’était pas dans un club, les bras en l’air : là, il paraissait concentré de ouf, il était face à son public, les pieds dans l’eau, et tout ça m’a carrément influencé dans ma manière de mixer ou d’agir sur scène. »
« Pour en revenir à The Rockafeller Skank, c’est un titre qui symbolise bien à quel point les tubes de l’été ne forment pas un style en tant que tel. Il faut simplement savoir qu’il y a plein de manières de faire un single, que c’est toujours le public qui a le dernier mot, mais que les meilleurs tubes sont souvent ceux qui sont uniques et ont leur propre identité. Quitte à ce qu’ils paraissent bizarres, comme I Love U So de Cassius. C’est en tout cas ce qui m’est arrivé avec Let You Speak : beaucoup me disaient que l’intro était bizarre, que le refrain ne ressortait pas assez ou que ma voix était trop saturée.
Or, je l’ai entendu sur Autoroute FM il y a quelques jours, et c’est indéniablement l’un de mes morceaux qui passent le plus en radio. Ce qui prouve bien que les chansons moins évidentes, ou du moins qui ne sont pas travaillées comme des tubes à proprement parler, peuvent également rencontrer le public quand on leur laisse du temps – à titre d’exemple, The Sun est sorti il y a quatre ans, mais je n’arrête pas de l’entendre dans des story Instagram, que ce soit celle de Clara Morgane ou de Patrick Balkany. Ça me dépasse complétement, le morceau fait son chemin de son côté, et je suis sûr que Fatboy Slim a constaté la même chose avec The Rockafeller Skank. »
« Born A Loser », le premier album de Myd est également une œuvre bourrée de tubes solaires, une débauche de nuages dans un ciel d'été. Il se (ré)écoute ci-dessous.