2023 M03 16
D’ordinaire, le mot croisière ne fait pas spécialement rêver — du moins si vous avez moins de 63 ans. Au contraire, il est même synonyme d’ennui et renvoie à une image vieillotte des vacances, celles où il ne se passe pas grand chose d’intéressant — manger, bronzer, jouer au casino et faire une photo avec le capitaine lors de la soirée gala organisée la veille du départ.
Depuis 2011 aux États-Unis, un festival de heavy metal se déroule lors d’une croisière sur un paquebot géant : le 70000 Tons of Metal. Le nom est une référence au poids du navire qui accueille chaque années près de 3000 festivaliers sur cinq jours. Et si tous les éléments d’une bonne croisière sont réunis (transats, piscine, jacuzzi, bars, etc.), un détail rend ces vacances totalement folles : 60 groupes de metal se succèdent sur scène pour jouer presque 24/ 24. Prix de départ pour monter à bord du « Freedom of the Seas » direction le paradis du metal ? 2500 euros, repas compris.
Pour l’organisation de ce festival sur l’eau, il faut aménager le navire, comme l’explique Le Parisien dans cet article consacré à l’événement. Au sein du cabaret, les tables sont rangées. Dans le théâtre, des sièges sont retirés pour créer une fosse. La patinoire a été recouverte pour que les festivaliers puissent danser et faire des pogos. Le bar principal devient un karaoké géant et les télévisions dans les chambres passent en boucle des clips de metal.
Puisque tout le monde se retrouve dans le même bateau, les artistes n’ont pas d’espaces réservés pour eux. « Ça change tout. Tu es 24 heures sur 24 avec avec les gens. Tu déjeunes avec eux, tu te balades avec eux, tu les croises aux toilettes ! », raconte au Parisien Barbara Mogore, membre du groupe Nightmare programmé lors de l’édition 2023. Pour les formations étrangères comme pour les organisateurs, le festival est un bon plan puisqu'il se déroule dans les eaux internationales. Les musiciens n’ont alors pas besoin d’avoir un visa de travail, nécessaire quand une personne doit travailler aux États-Unis.
Le 70000 Tons of Metal, créé par le Suisse Andy Piller, est donc à mi-chemin entre des vacances, un festival de musique et une énorme fête de cinq jours non-stop. La journée, les festivaliers peuvent aussi s’inscrire à des activités — du kayak, du snorkling, participer au concours de plat dans la piscine, etc. —, même si les concerts ont lieu de 10 heures du matin à… 6 heures du matin. Ça laisse quatre heures de répit et de sommeil avant de rattaquer la journée sous 30 degrés. Comme quoi, il faut de l’endurance pour survivre au 70000 Tons of Metal. Ou alors être un fan ultime de ce genre de musique.
Crédit photo : @70000 Tons of Metal