2022 M10 17
Yehan, Zadi vous êtes donc frère et sœur. Quand vous étiez petits, chez vous, y avait-il beaucoup… ?
Yehan : ... de musique ? Oui, il y en avait très souvent à la maison. Nos parents nous ont aussi beaucoup poussé à apprendre à jouer. Notre mère aimait le classique et elle m’a fait suivre des leçons de piano très tôt. Moi, un peu plus que Zadi.
Zadi : C’est vrai que je n’étais pas trop là-dedans, je n’aimais pas beaucoup les cours en grandissant. Puis, par rapport à ma mère, mon père avait des goûts beaucoup plus éclectiques. Il écoutait vraiment de tout : jazz, rock, pop… Donc chez nous, il y avait tous les genres de musique. De mon côté, j’ai absorbé ça depuis mon plus jeune âge, tout comme Yehan.
Aussi beaucoup de… ?
Zadi : Hum… Fun ? Oui, enfin, dans la mesure du possible !
Yehan : Oui, c’est vrai. On a vécu des expériences intéressantes. Je crois que le fait que nous jouions de la musique depuis que nous sommes tout petits nous a fait vivre des situations… étonnantes, disons ! Je me revois en train de donner des sortes de spectacles ou de jouer du piano lors de divers événements, pendant toutes les années 90…
Zadi : En réalité, nous avons déjà tous fait de la musique ensemble… Ce qui n’est pas quelque chose dont je suis très fière ! J’étais là, à chanter des chansons et jouer du ukulélé… Ce qui n’était pas vraiment très agréable !
Yehan, avant Quasi Qui, tu es entré dans le circuit de la musique en tant que producteur chez Olympian. En quoi cette expérience t'a… ?
Yehan : Cette expérience, c’était comme si j’avais fréquenté « l’école du rock ». J’ai tout appris, de A à Z, comment faire les bonnes choses et comment ne pas faire les moins bonnes.
Zadi : Maintenant, grâce à lui, je peux sauter toutes ces étapes !
Yehan : Puis je crois que, lorsque tu fais des choses pendant un long moment et que tu démarres un nouveau projet comme Quasi Qui, tu le fais avec toute l’expérience accumulée. Tu débutes en ayant directement passé un cap. C’est sûr que, plus tu joues, plus tu prends du niveau. Et dans le cas de ce groupe, ce n’est pas comme si nous commencions la musique pour la première fois, comme quand nous étions des adolescents. Donc, c’est une chose différente qui s’accompagne de nouveaux challenges et tu dois concentrer ton attention sur d’autres points.
Te concernant Zadi, pendant que Yehan était en solo, tu… ?
Zadi : J’étais une petite fille qui vivait sa vie avec ses propres expériences. J’ai toujours fait de la musique de mon côté. Je chantais, produisais et composais depuis ma chambre. Je séchais même l’école pour pouvoir créer mes morceaux. Mais je le faisais juste comme ça, pas de manière professionnelle. Je m’amusais aussi beaucoup, je faisais la DJ avec des amis… Un lifestyle de jeune adolescent en somme ! Puis, quand j’ai atteint un certain âge et que j’ai acquis suffisamment de maturité pour comprendre que je pouvais me lancer de manière professionnelle, Yehan m’a demandé de rejoindre le groupe. Je l’ai fait et… voilà où nous en sommes !
Faire un groupe ensemble, c’était…
Zadi : ...totalement naturel. Après avoir fait ses projets en solo, Yehan devait partir en tournée, mais le Covid a tout chamboulé. Alors, pendant cette période que nous avons tous endurée, il a créé l’album que nous allons présenter et ça faisait sens que je le rejoigne dessus. L’alchimie entre nous a simplement opérée et les chansons prennent également sens au fur et à mesure que nous avançons ensemble dans ce voyage. Plus on se rapproche de la sortie du disque, plus j’ai l’impression que les gens comprennent le concept général.
Votre premier album « Downloading a New Operating System » paraîtra le 4 novembre prochain. Les premiers titres publiés donnent... ?
Yehan : ... elles donnent… ah… c'est pas facile !
Zadi : Des indices !
Yehan : Oui, c’est ça ! Elles fournissent des indices sur ce qui va arriver au final. Ces indices laissent entrevoir des visuels, des moods, des atmosphères, des tonalités… Il y a quelque chose de très cinématographique. Ensuite, avec la face B de notre disque, l’heure est aux révélations et aux réponses. Ce voyage est personnel dans un sens, mais il est aussi très universel pour nos auditeurs. C’est le même principe que toutes les histoires classiques de transformation.
Un « Operating System » en informatique est un système d’exploitation. Selon le titre de votre album, « Downloading a New Operating System », quel genre de nouveau système voulez-vous… ?
Yehan : ... créer ? Ce nouveau système est une opportunité de guérir le traumatisme et de panser les blessures de la douleur. D’emmener le public dans un endroit où le changement est possible.
Zadi : C’est une déconstruction pour mieux reconstruire.
Yehan : Exactement. De créer un système capable de comprendre d’où les problèmes viennent. « Downloading a New Operating System » est une invitation à regarder au plus profond de soi pour changer…
Zadi : Les mentalités.
Crédits photo : Maxime Imbert
Le premier album de Quasi Qui, « Downloading a New Operating System », sortira le 4 novembre. Le lien de précommande est accessible ici.