Kanye West à la Maison Blanche : et si c'était juste un gros coup de promo ?

Non, la candidature de Yeezus aux élections présidentielles de 2020 n’a pas pour but de rendre l’Amérique plus grande. Pas uniquement, du moins.

« Je suis un problème qui ne pourra jamais être résolu », chantait Kanye West en 2008 sur Amazing. C'est que son cerveau est probablement trop bordélique, trop bouillonnant et trop encombré pour que le commun des mortels puisse parvenir à y déceler ce qui s'y trame en permanence. Le fait qu'il soit bipolaire, c'est sûr, ne doit pas aider.

L'Américain semble malgré tout avoir de la suite dans les idées : sa candidature à la présidentielle américaine de 2020, voilà cinq ans qu'il en parle. La première fois, c'était lors des MTV Video Music Awards en 2015, quelques secondes avant d'annoncer qu'il était prêt à « mourir pour l'art ». Depuis, Kanye n'a cessé de multiplier les interventions politiques, avec plus ou moins de finesse. Et de cohérence.

Le problème est que Kanye West n’a pas que de la suite dans les idées, il a également beaucoup de retard : 6 des 50 États d'Amérique ne peuvent d'ores et déjà plus prendre en compte sa candidature, la date d'inscription aux élections ayant été dépassée ; notamment au Nouveau-Mexique et en Caroline du Nord, deux lieux stratégiques dans la course à l'élection.

Un problème ? Pas vraiment. Car, au fond, Yeezus nourrit probablement d’autres ambitions en annonçant une telle décision, qui devrait alimenter la publicité autour de son dernier single (Wash Us In The Blood), de son nouvel album (à paraître cette année), du lancement de la boutique en ligne de Yeezy et d'un partenariat avec Gap.

Aux États-Unis, les spécialistes politiques ont eux aussi beaucoup de mal à y croire. « Il y a encore un long chemin à accomplir, ne serait-ce que pour nous convaincre qu'il est sérieux », affirme Larry Sabato, directeur du Center For Politics. Sans compter le coût que représenterait une telle campagne… Même si Kanye estime ne pas être un « homme de chiffres », on l’imagine mal ne pas avoir calculé les possibles retombées financières de sa candidature. À moins qu'il ne s'agisse, une fois de plus chez lui, de s'en remettre à Dieu : « Nous devons maintenant accomplir la promesse de l'Amérique en ayant confiance en Dieu, en unifiant nos visions et en construisant notre avenir. »