2022 M07 20
N'est pas Albert Spaggiari qui veut. Ainsi, Craig Inciardi (58 ans), Edward Kosinski (59 ans) et Glenn Horowit (66 ans) ont beau avoir opéré sans armes, ni haine, ni violence, les trois Américains ont fini par se faire rattraper par la justice. Motif ? Avoir volé des centaines de pages de notes et de paroles écrites par Don Henley, l'un des fondateurs des Eagles, pour l'album « Hotel California ». Parmi les textes, estimés à plus d'un million de dollars, il y avait notamment ceux de Life In The Fast Lane et de la chanson-titre, devenu un hymne du classic rock.
Les faits remontent à la fin des années 1970. À l'époque, une personne chargée d'écrire la biographie des Eagles met la main sur toutes ces paroles. Pis encore, il finit par les revendre en 2005 à Glenn Horowitz, un marchand de livres rares, avant que ce dernier ne fasse de même auprès d'Edward Kosinski et Craig Inciardi, employé de la section « conservation des œuvres » au Rock and Roll Of Fame de Cleveland, Ohio.
L'objectif des deux comparses ? Revendre les textes à prix d'or. Pas de chance : Don Henley entend parler de cette affaire, tente en vain de récupérer ses manuscrits, saisit la justice et finit par obtenir gain de cause. « Bien qu’ils savaient que les documents étaient volés, les trois inculpés ont tenté de vendre les manuscrits, explique le procureur Alvin Bragg dans un communiqué. Ils ont fabriqué de faux documents de provenance et ont menti aux maisons de vente aux enchères, à des acheteurs potentiels et aux forces de l’ordre sur l’origine des documents. »
De leurs côtés, les trois inculpés ont beau plaider des « accusations injustifiées », les faits sont là : cette histoire, aussi sordide soit-elle, donne terriblement envie de réécouter, 46 ans après sa sortie, le cinquième album des Eagles. Celui qui symbolise le pic créatif du groupe californien, et annonce donc son déclin.