Faut-il acheter l'intégrale de Noir Désir qui sort pile pour Noël ?

Jamais, peut-être, un groupe majeur du paysage musical français n’avait suscité autant de controverse à chacune de ses apparitions depuis un jour d’août 2003, date à laquelle Bertrand Cantat délaissera son statut d'icône pour endosser celui de meurtrier après avoir tué Marie Trintignant. Désormais, il y a les pour et les contre la présence du chanteur au sein de la scène publique, ceux qui préfèrent célébrer la qualité de l’artiste plutôt que de revenir sur cette affaire, ceux qui ont préféré renier leur amour pour la formation bordelaise et ceux qui se réjouissent déjà de pouvoir se procurer l'intégrale de ces « hommes pressés » le 4 décembre prochain.

À raison, tant celle-ci est impressionnante : outre les six albums studios et quelques live de rigueur, cet épais coffret contiendra également un livret de 48 pages, des photos d'archives, des versions alternatives, des démos, des reprises, un live inédit donné à l’Élysée Montmartre en 1991 et des duos, dont Imbécile, enregistré aux côtés d’Alain Bashung, en parallèle aux sessions de Volontaire.

Parmi les duos, il y a également Bis Baby Boum Boum, mis en son aux côtés de Brigitte Fontaine, pour les besoins de « Kekeland » : un titre enregistré à la même période que L'Europe, dernier morceau de « Des visages des figures », l'ultime album de Noir Désir. Soit une longue complainte de près de 24 minutes où les incantations de Fontaine (« Les sangliers sont lâchés ») se fondent à merveille dans la poésie de Cantat et l'instrumentation riche, progressive et presque dissonante orchestrée par le reste de la bande.

C'est bien simple : L'Europe contient tout (la puissance, la sensibilité, l'engagement et l'évolution constante du quatuor) et résume presque à lui seul l'exigence de Noir Désir, sa singularité et son importance au sein du paysage musical hexagonal.