2018 M12 10
Avec les premiers albums d'Eddy De Pretto, Angèle, Lorenzo, Clara Luciani ou encore le deuxième effort de Columbine, Initial a accumulé les disques d'or et les tournées sold out en 2018. Qui dit mieux ? Personne, on est bien d’accord.
Le succès de Roche Musique pourrait s'arrêter à celui de FKJ, qui a cumulé les millions de vues cette année. Ce serait déjà beaucoup, mais ce serait aussi passer à côté de pas mal de jeunes rookies prêts à faire parler leur savoir-faire pop dans les prochains mois. Car oui, qu'on le veuille ou non, l'avenir de la scène musique électronique française, bucolique et languide, se joue peut-être dans les futures productions de Crayon, Cherokee, Darius ou Kartell.
Ok, Because pourrait figurer chaque année dans ce genre de top et ça n'a donc rien de surprenant de les retrouver ici. Toutefois, il s'agit d'être honnête : qui mieux que le label parisien a su défendre des disques rap parfaitement maitrisés (ceux de Dinos et Kekra, par exemple), dénicher la dernière perle du rock anglais (Sons Of Raphael), tutoyer les sommets avec les nouvelles idoles de la scène française (Christine & The Queens), remis des anciens au goût du jour (Yves Simon, The Beta Band) et défendu une autre idée de la pop (Parcels) ?
Entre un Kiddy Smile faisant la fête dans les couloirs de l'Elysée, un Lomepal en live sur tous les plateaux télé (On n'est pas couché, Quotidien,...), l'équipe d'IDOL n'a pas vraiment chômé en 2018.
En juin dernier, on en parlait déjà parmi les dix labels électro qui comptent. Mais InFiné vaut encore bien plus que ça, tant l'équipe s'acharne avec une certaine exigence à ne flirter qu'avec l'excellence : La Fraicheur, Deena Abdelwahed ou Léonie Pernet, tous ces artistes ne sont pas les plus connus du grand public, mais ils mériteraient de l'être. Pourquoi ? Parce que leurs albums sortis cette année sont d'une classe et d'une ambition assez rares.
Uniquement deux productions cette année, mais c’est suffisant pour terrasser la concurrence : « Ma version des faits » d’Infinit’ et, surtout, « Une main lave l’autre » d’Alpha Wann, probablement l’un des meilleurs albums de rap français de 2018. Avec, en prime, tout un tas de punchlines déjà mythiques et une influence évidente sur ses contemporains – Jazzy Bazz, Lucio Bukowski, Nekfeu ou encore Caballero.
Là encore, peu de sorties, mais il faut croire que les labels ont pris le temps cette année de préparer leurs nouveaux poulains afin qu'ils débarquent avec des projets à la fois singuliers et ambitieux, efficaces et complexes. « Dancehall » de The Blaze et « Bisous » de Myth Syzer sont de cette trempe-là.
Au début des années 2010, Cracki était surtout connu pour ses soirées finaudes organisées au cœur des institutions parisiennes ou en banlieue. Aujourd'hui, c'est devenu un label reconnu, un compagnon fidèle dont on écoute les sorties avec attention, en ayant la certitude d'en ressortir plus beau, plus fort et plus ouvert. Une preuve ? En voici quatre : « The Dog And The Future » d’Agar Agar, "Warped Caress" de Lomboy, "Horizon" de Lucien & The Kimono Orchestra ou "I Still Care" de leur dernier poulain, Saint DX.
De la pop nostalgique de Pépite à la reprise d'un standard de la variété française (Couleur menthe à l'eau) d'Isaac Delusion, du premier album de L'Impératrice à son fameux single avec Lomepal, microqlima, sans faire trop de bruit, aura bercé l'année 2018 avec des propositions à la fois rétro et parfaitement ancrées dans leur époque.
En attendant les sorties l'année prochaine des albums de Voyou ou Pion (par des membres de Blind Digital Citizen), les Disques Entreprise se sont fait plutôt discrets cette année. Ça n'a pas empêché les Parisiens de marquer l'année avec le deuxième album de Grand Blanc (« Images au mur ») et quelques singles bien efficaces. Ça peut paraître peu, mais à l’écoute de ces différentes productions, maitrisées, tubesques et malines, c’est déjà beaucoup.