2018 M06 20
Norite
Norite n'existe que depuis trois ans, est moins renommé que celui de Soulwax (Deewee), mais le label belge s'impose d'ores et déjà comme l'héritier de la culture techno propre à Bruxelles et ses environs. « Il faut que ce soit spécial, qu'il y ait une atmosphère particulière et en même temps un côté mental, à la limite du psychédélique. » Voilà comment les fondateurs expliquaient l’esthétique défendue dans une interview à Trax il y a deux ans. Un mantra que Miloyko, Ymir ou Lunar Convoy appliquent à la perfection.
Intuitive
Écouter le catalogue d’Intuitive Records (Thylacine, Jaffna, Laetitia Bely), c’est imaginer des pubs bio en arpentant à pieds ou en van des paysages vierges de toute urbanité. C’est aussi une certaine façon de mêler propositions musicales et objets visuels, plus que jamais perceptibles dans les clips et les lives de Thylacine.
Трип
Le label de Nina Kraviz (prononcez « Trip » !) ne fait pas que donner le pouls de la techno ces dernières années. C’est aussi un très bon moyen de réécouter des noms injustement oubliés (comme l'Islandais Bjarki) ou de découvrir des trésors cachés composés par des figures respectées du circuit électronique. À l'image de « Don’t Mess With Cupid », album-concept oublié d'Aphex Twin à paraître le 20 juillet prochain.
Hemlock
Aux côtés de R&S et Hotflush, Hemlock fait partie de ces labels qui redéfinissent la dance music londonienne depuis la fin des années 2000. James Bake, Breton, Untold : tous ont publié un ou plusieurs maxis sur cette structure, considérée comme l’une des meilleures de 2017 par les Anglais de Fact Magazine.
Hessle Audio
En Angleterre, pour épuiser son corps à l’écoute de productions taillées pour transcender les dancefloors, on peut également compter sur Hessle Audio, fondé il y a onze ans par Ben UFO et Pangaea. Depuis, James Blake, Blawan, Pearson Sound, TRG et Ramadanman s'y sont croisés et en ont profité pour proposer leur propre vision de la deep house, souvent subtile et minimale.
Innervisions
À l'origine, Innervisions n'est qu'un sous-label de Sonar Kollectiv. Mais très vite, en 2006 pour être précis, Dixon et Âme prennent leur indépendance, sortent l'EP « Sleepy Hollow » de Stefan Goldmann (probablement pour qu’ils aillent au bout de leurs rêves, là où la raison s’achève) et ne s’arrêtent plus : aujourd’hui, Innervisions est l’un des labels house les plus prolifiques d’Allemagne. Avec pas mal de sorties aptes à faire jalouser des structures mythiques telles que Kompakt : « Texel » de Marcus Waorlgull, « Acamar » de Frankey & Sandrino ou encore « Is Fixed » de Simian Mobile Disco.
ZZK Records
Le premier album d’Uji, « Alborada », récemment sorti, reflète parfaitement l’ambition du label de Buenos Aires : en accompagnant et publiant les productions de Mateo Kingman, El Búho, Dat Garcia ou encore Nicola Cruz, ZZK Records propose en effet une musique métissée, bercée aux algorithmes de YouTube et par le savoir-faire musical d’amoureux des machines qui prennent visiblement plaisir à marier les musiques traditionnelles d'Amérique du Sud aux sons électroniques les plus pointus.
Hungry Music
Cette année, des festivals aussi importants que Marsatac et Panoramas ont donné carte blanche à Hungry Music, petit collectif fondé il y a cinq ans et basé à Aix, dans une maison de campagne avec jardin et piscine. Avec seulement trois artistes au sein de son catalogue (N'to, Worakls, Joachim Pastor), Hungry Music a des allures de petites entreprises artisanales. C'est pourtant avec une certaine ambition qu'il arrive en totale indépendance à proposer une certaine vision des musiques électroniques. Que ses membres résument en une formule imparable : de la French touch 3.0.
InFiné
Les années passent, InFiné reste. Avec toujours cette volonté d'ouvrir la techno et le reste des musiques électroniques à des cultures à priori incompatibles : le flamenco, la musique classique, les sons venus du Moyen-Orient, l'avant-garde, etc. Alors, forcément, InFiné sait tout faire : toucher le grand public (Rone), remettre des anciens au goût du jour (Carl Craig, Jean-Michel Jarre), mettre en place quelques collaborations étonnantes (Murcof x Vanessa Wagner) ou permettre à toute une génération de comprendre à quel point le piano peut être un instrument moderne (Francesco Tristano, Bachar Mar-Khalifé).
Don’t Be Afraid
« Thanks to all DJs who pump our shit. Fuck all the rest. » Avec un tel mantra, Don't Be Afraid ne peut être qu'un label à part, très productif ces dernières années : douze sorties en 2017, déjà cinq cette année. Avec quelques pépites dans le lot : « Rembo » de Karen Gwyer ou « It's Good To Be Differ-Ent » de Differ-Ent (aka DJ Bone).