En Angleterre, la moitié des musicien.ne.s aurait déjà été harcelée sexuellement

En France, une récente étude montre que 39% des artistes féminines disent avoir été victimes de harcèlement sexuel. Que ce soit dans l'Hexagone ou outre-Manche, ces chiffres sont bien plus élevés que les moyennes nationales.

Froid dans le dos. Au Royaume-Uni, le syndicat Musicians’ Union défend les droits de plus de 30 000 musicien.ne.s. D’après une étude menée sur 724 individus, 48% disent avoir été victime de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, que ce soit en studio ou en tournée, par exemple. Ce chiffre alarmant pose bien évidemment la question de l’univers à tendance masculine au sein de l’industrie musicale, où les femmes sont parfois cantonnées à certains rôles, souvent jugées plus durement que les hommes. Toujours selon Musicians’ Union, 85% des victimes n’ont rien dit. Une pétition a été lancée pour que le gouvernement prenne ces questions au sérieux. 

Allô docteur. Ce n’est malheureusement pas un problème qui touche uniquement l’Angleterre. Selon une récente enquête exploratoire menée par le collectif Cura sur la santé des acteurs de l’industrie musicale (aussi bien les artistes que les managers ou les ingénieurs son), 31% des femmes travaillant dans ce secteur ont déjà été victimes de harcèlement sexuel (39% des artistes et 24% des professionnelles). La moyenne nationale concernant le harcèlement sexuel au travail est, selon cette étude de 2014, autour de 20%. L’industrie musicale est donc plus touchée par ces comportements. L’enquête du collectif, réalisée auprès de 503 personnes, montre également des tendances que l’on soupçonnait déjà : 4 personnes sur 5 souffrent d’anxiété et de sensation de déprime tandis que près de 1 individu sur 4 a déjà été diagnostiqué dépressif.

En avril dernier, près de 700 femmes de l’industrie se sont unies pour dire stop au sexisme. Elles dénonçaient un « sexisme qui règne au quotidien : les propos misogynes, les comportements déplacés récurrents, les agressions sexuelles qui atteignent en toute impunité la dignité des femmes ». Tous les signaux sont là, il faut désormais des actions plus concrètes pour lutter efficacement. Mais le plus dur reste de faire évoluer les mentalités.