2021 M03 19
Roselyne avait prévenu : pas question, en cas de reconfinement, de refaire les mêmes erreurs que voilà un an. C'était une promesse, c'est désormais un fait : les disquaires (comme les libraires) pourront rester ouverts pendant cet énième reconfinement.
Les #librairies et les #disquaires sont des commerces essentiels. Cela n’a jamais fait aucun doute.
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) February 26, 2021
Aujourd’hui, le gouvernement a pris la décision de permettre aux librairies et aux disquaires de rester ouverts en cas de confinement, ce dont je me félicite! https://t.co/z1VHmyj1Xj
Sans rire, on serait presque tenté de dire que c'est une "chance" pour la capitale, classée en 2017 comme la quatrième ville avec le plus de disquaires au monde. En voici dix incontournables, sachant néanmoins que tous méritent que vous veniez y faire un tour.
Born Bad, 11, rue Saint-Sabin (11ième arrondissement)
Attention, c'est une institution. Du moins si vous aimez les guitares. Depuis 1999, Born Bad brille comme un phare dans la nuit pour tous les rockeurs grâce à une sélection ultra pointue sur tout ce qui porte du cuir. Tenue par Mark Adolf, la boutique semble résister à tout : aux changements de mode, au renouvellement des clients et même à la Covid-19. A ne pas confondre, évidemment, avec le label éponyme dont Born Bad est malgré tout très proche.
Bigwax Records, 72 bis rue Jean-Pierre Timbaud (11ième arrondissement)
Bigwax, c'est un petit paquebot de 100m2 ouvert en 2018 où aucun style musical n'est boudé. Musiques de film ou française, électro, disco, nouveautés branchées, tout est là, classé par styles, dans une ambiance minimaliste agréable et assez de place pour ne pas se frotter contre les voisins. L'une des bonnes adresses de la capitale pour repartir pile avec le disque auquel on ne pensait pas en rentrant.
Les Balades Sonores, 1-3, avenue Trudaine (18ième arrondissement)
Depuis presque 10 ans, c'est l'une des adresses sûres du 18ième. Sorti de terre par le couple Esther et Thomas, les Balades Sonores sont un monstre à deux têtes, doublement, puisque deux boutiques sont accolées pour proposer d'un côté toutes les nouveautés et de l'autre, les occasions. On vient y ajouter des disques, certes, mais aussi des goodies, des magazines, des platines de qualité, et le tout sans se faire dépouiller. Mention spéciale aux bacs musiques expérimentales qui devraient ravir les amoureux de Brian Eno ou Steve Reich. Ici, bonne ambiance de rigueur.
Dizonord, rue André Messager (18ième arrondissement)
Depuis 2019, c'est devenu l'attraction de tous les diggers du quartier, et même un peu plus loin. Ne vous attendez pas à y trouver le nouvel album de Taylor Swift, Xavier Ehretsmann et Vincent Privat ont pris le parti de jouer à fond la carte de l'ethnomusicologie et des albums qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Voilà certainement ce qui explique l'attroupement des DJs et autres chercheurs de pépites, venant ici pour s'approvisionner en potentiels samples. A noter que Dizonord est aussi solidement ancré dans la vie de quartier, avec des animations pour les jeunes du 18ième.
Gibert Joseph Paris 6 Musique. 34 boulevard Saint-Michel
Envie de croiser un sosie sympa d'Ozzy Osbourne dans ce qui est le plus écouleur indépendant de disques à Paris, voire en France ? Plus besoin de chercher, c'est chez Gibert Musique. Là, tous les styles sont à l'honneur puisque le disquaire revendique le titre de lieu à la fois généraliste et pointu, et les vendeurs ont été à bonne école puisque le responsable du département disques n'est autre que Philippe Marie, ancien vendeur du disquaire culte New Rose, qui en son temps éduqua la génération des années 80. Dur de venir ici et de repartir les mains vides. Des showcases y sont aussi régulièrement organisés.
Superfly Records, 53 Rue Notre Dame de Nazareth (3ième arrondissement)
Avec un nom pareil (dédicace à Curtis Mayfield) difficile de ne pas comprendre rapidement que Superfly est le QG de tous fans de musiques noires. Les deux gérants, Manu et Paulo, ont tiré le rideau vers le haut et 2009 et agissent comme des dealers légaux pour tous les collectionneurs de disques soul, jazz, hip hop ou afro.
Exodisc, 70 Rue du Mont-Cenis (18ième arrondissement)
Au cas où vous chercheriez ce disquaire, pas besoin de perdre trop de temps : c'est l'endroit à proximité de la mairie où les portes sont toujours ouvertes et d'où s'échappent, tantôt un énorme son de guitare craché dans les enceintes, tantôt des nappes de synthétiseurs allemandes et planantes. Ouvert au début des années 80, Exodisc c'est aussi - et presque surtout - Dominique et Larry, un couple toujours aussi passionné par son métier et qui, bien qu'ayant tout connu, parvient encore à s'extasier sur toutes les nouveautés rock, déviantes et bizarres.
All Access. 3, rue Brochant (17ième arrondissement)
Ouvert tous les jours à partir de midi, voici un disquaire-libraire-galerie d'art qui ressemble à son créateur, Jacques Pellet, longtemps journaliste musical puis manager de groupes. Il fallait donc passer par la case vendeur de disques, ce qu'il s'évertue à bien faire depuis 2011, et sans frontières musicales.
Le Souffle Continu, 22 Rue Gerbier (11ième arrondissement)
Le mot "pointu" peut faire peur, mais Le Souffle Continu a l'art de faire passer ça comme une lettre à la poste. Depuis 13 ans, Theo Jarrier et Bernard Ducayron, tous deux venus de la rive gauche, vendent des disques invendables, et c'est un compliment. Rock prog français, jazz très high, BOF de prestige, musique contemporaine à exposer, disques japonais; voici une sélection parfaite de tout ce qu'il faudrait avoir dans sa discothèque pour le vrai déconfinement, quand, en soirée, on vous demandera ce que vous avez fait de vos journées pendant un an et demi. A noter que le Souffle Continu, c'est aussi une branche label avec des rééditions exportées par paquets de douze partout dans le monde.
Monster Melodies, 9 rue des déchargeurs (1er arrondissement)
"Paris’s best record store and rare vinyls specialist, with the largest stock in France, since 1985". Telle est la description de ce disquaire très central, situé à seulement quelques encablures de la rue de Rivoli. Clairement spécialisé dans les disques d'hier, qu'ils soient prog, rock ou même français, le disquaire est peu à peu devenu l'un des historiques de la capitale, avec un sacré bordel partout et des disques manquant de vous tomber dessus. Après tout, c'est aussi pour ça qu'on aime pousser la porte d'un disquaire, non ?