Cette boutique de Hong Kong abrite les disques les plus rares du monde

Son propriétaire s’appelle James Tang. Depuis 1987, il consacre sa vie à la musique et à sa collection. Nichée dans un simple shop de Hong Kong, elle se compose de plus de 20  000 galettes, cassettes et autres CDs. Au milieu de tout ça, il possède des disques très prisés, comme des enregistrements originaux des Beatles ou de Pink Floyd. Toutes ces références font de ce Record Museum un lieu historique de la musique, mais aussi un endroit où l’on peut écouter les chansons les « plus pures ».
  • James Tang n’est pas que le simple propriétaire d’un magasin de disques. Ce Hongkongais est le gardien d’un véritable temple qui abrite des pièces historiques. Entre des albums originaux de son groupe fétiche, les Beatles, et autres enregistrements inédits de Nat King Cole ou Pink Floyd, ce passionné n’a qu’une mission en ligne de mire. Depuis 1987, il recherche le son le plus pur qu’il soit. En 40 ans d’activité, James Tang a réuni plus de 20 000 références et a même pu établir une théorie sur la qualité du son.

    Afin de comprendre l’obsession de cet homme pour la musique, il faut remonter aux années 60. À cette époque, ce bambin d’une famille nombreuse est cerné de rock ; Deep Purple, The Doors, Eagles... Aussi par ses frères qui suivent la mode. Puisqu’à ce moment-là, tout le monde veut créer son propre groupe. Alors quand la fratrie joue, James n’en perd pas une miette et assiste rigoureusement à chacune des répétitions. Il n’est pas le seul. Les marins américains qui font escale à Hong Kong se joignent volontiers à lui. Tous pensent que sa maison est un lieu de fête.

    En 1987, c’est le déclic. Le jeune homme décide de sauter le pas et de transformer son amour de la musique en travail. Il ouvre alors ce que va devenir le Record Museum dans le quartier de Wan Chai à Hong Kong. À ce stade, James Tang se concentre sur l’accumulation de disques rares venus d’Occident. Rapidement, il se prend de passion pour les bandes d’enregistrements originales directement sorties des studios. C’est-à-dire les galettes à partir desquelles les futures copies d’une chanson sont pressées. Dans sa collection, il détient notamment une version originale du "Let It Be" des Beatles.

    Mais après avoir passé des décennies à dénicher des disques, il se retourne un moment sur ses acquis. Quelle est la différence entre ses références ? Toutes ne possèdent pas la même qualité sonore. Cette recherche du « son parfait », comme il l’explique dans le documentaire de la chaîne Goldthread, va devenir une véritable lubie. Elle va lui permettre d’élaborer une authentique théorie.

    Appelée « Music DNA » et se présentant sous la forme d’un tableau, sa création classe la qualité des différents enregistrements. Si les bandes originales atteignent les 100%, soit la qualité optimale, les technologies actuelles d’écoutes n’obtiennent qu’un score variant entre 10 et 5%. Toujours le documentaire, James Tang explique :

     « Plus vous faites des copies de la version originale, moins vous obtenez le son que vous voulez. Ce qu’on appelle la “sibilance”, c’est-à-dire quand le son “Z” se transforme en “S”, est l’un des exemples de cette perte de qualité. »

    Avec cette théorie, James Tang semble avoir visé dans le mille. Tout autour du globe, de nombreux instituts de recherches et universités le sollicitent pour ses connaissances sur le son. Depuis, il donne lui-même des cours et autres conférences dans la région de Hong Kong. Mais au final, ce qu’il préfère, c’est de faire écouter les disques de sa collection aux simples curieux qui passent par son musée, audiophiles ou non, et fans des Beatles ou pas.

    Crédit photo en une : YouTube « This Hong Kong Shop Has the World’s Rarest Records »

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