C'est pas des LOL : Jul est officiellement le plus gros vendeur de l’histoire du rap français

On entend déjà les puristes (ou les réacs, c’est selon) pointer du doigt la déliquescence du rap français, persuadés que, oui, décidément, « c’était mieux avant ».

Planète Mars. Depuis 2013, Jul c'est : 2500 morceaux, 45 singles d'Or, 10 de Platine et 19 albums, soit un rythme soutenu d'environ trois disques par an. Forcément, un tel processus de production ne laisse que peu de place à la surprise et aux prises de risques. Quiconque a entendu Jul connaît la recette : des beats hérités de l'EDM, de l'Auto-Tune, des textes jugés peu finauds malgré la mélancolie qu'ils contiennent, des influences très variées (du raï, du R&B, etc.) et un certain penchant pour la variétoche des années 1980. Innovant ? Ça l'était à ses débuts. Efficace : ça l'est incontestablement resté quand on sait que le Marseillais est désormais le plus grand vendeur de l'histoire du rap français, devant MC Solaar et IAM.

Plus fort encore : avec ses quatre millions d’albums vendus, Jul est aussi le deuxième plus gros vendeur de la décennie, tous genres confondus, juste derrière Johnny Hallyday. Comme quoi, l’OVNI avait vu juste en 2015 au moment de nommer son label D’Or et de Platine.

Avec de tels chiffres, on peut s'étonner que Jul n'ait jamais été nominé aux Victoires de la Musique ou, pire, qu’une certaine frange du public (indéniablement pas la plus grande) continue de le voir comme une version hip-hop de Patrick Sébastien. On se moque de ses fautes d'orthographe (quitte à tomber dans le mépris de classe...), de son look et même de ses potes amateurs de l'expression « putain zeubi », mais Jul n'a rien d'un phénomène de foire. Maintenant que les stats ont parlé, il est plus que temps de l'admettre. Même si, au fond, vous préférez certainement aller voir une énième fois IAM ou Kery James en concert.